du 11 janvier 2007 |
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Idées venues d'ailleurs Réserver son restaurant par internet n'est pas encore une habitude française. Au Royaume-Uni cependant, elle est déjà bien établie. Pourquoi donc se priver à Paris d'une clientèle britannique ramenée par une centrale de réservations londonienne ? Voilà bien une contradiction purement française.
Tiphaine Beausseron
Et si le chauvinisme vous fermait des portes ?
Arnaud Delange, chargé du développement international de Toptable, travaille depuis plus de 10 ans à Londres après avoir fait un crochet par Tokyo, où il dirigeait la filiale d'une petite entreprise britannique aujourd'hui disparue. Il a rejoint Toptable 2 ans après sa création en 2002. |
Si
une centrale de réservations indépendante vous proposait de ramener dans
votre établissement de la clientèle britannique grâce à votre
inscription sur son site internet ? Votre première question serait sans doute
: "Combien ça coûte ?" Et si l'on vous répondait : "Seulement
une commission comprise entre 1 et 5 E prélevés sur les
consommations de clients réellement venus dans votre établissement par
ce biais ?" Vous vous diriez alors, peut-être : "Pourquoi pas, je n'ai
rien à perdre. La clientèle britannique est un segment que je n'ai pas
le temps de développer moi-même. C'est la centrale de réservations
qui s'occupe de tout, je n'ai qu'à enregistrer la réservation. En plus,
cela ne me coûte rien puisque je ne verse la commission que si le système
me rapporte du chiffre d'affaires en plus. Mon seul risque : que la réservation
ne soit pas honorée, mais, après tout, ce risque, je le prends avec n'importe
quelle autre réservation." Et pourtant, ce n'est pas le genre d'attitude
qu'Arnaud Delange a rencontré lorsqu'il s'est rendu en France pour convaincre
les restaurants parisiens d'adhérer au concept développé par Toptable.
Dans la plupart des cas, il s'est heurté à une rigidité d'esprit
très française. "Certains m'ont répondu qu'ils ne voyaient pas
l'utilité du système puisque 'les anglais ne connaissaient rien à
la gastronomie' ; d'autres me soutenaient qu'en France, les gens ne réservent
pas en ligne… Mais c'est oublier que, d'une part,
notre clientèle voyage régulièrement en France pour affaires ou pour
des week-ends de détente et qu'en majorité, elle est aisée, aime
sortir et apprécie la gastronomie française. D'autre part, en Grande-Bretagne,
les gens n'hésitent pas à réserver leur restaurant en ligne", explique
le jeune responsable du développement international de Toptable. En Angleterre, Irlande et Écosse,
Toptable travaille en effet avec plus de 1 700 restaurants, compte une base de données
de plus de 410 000 consommateurs, est visité par plus de 8 millions d'internautes
par mois.
Certes, certains restaurateurs ont probablement
des raisons objectives de ne pas s'intéresser à ce concept innovant
pour des raisons de capacité ou de situation, par exemple. Malheureusement,
on sait bien qu'il n'y a pas que ça, et que, de manière générale,
'le Français' est souvent animé d'un sentiment de chauvinisme réducteur
qui génère méfiance et hostilité à l'égard de la
nouveauté. Et, en naviguant sur le site de Toptable, lorsqu'on s'aperçoit
que certains restaurants gastronomiques implantés à l'étranger
et dirigés par de grands chefs français* figurent parmi les restaurants
partenaires de Toptable alors qu'ils ne le sont pas en France, on ne peut s'empêcher
de penser qu'il y a vraiment une différence de mentalité
entre les Anglo-Saxons et les Français…
Les seconds étant plus hostiles à la nouveauté que les premiers.
Pas étonnant donc que l'introduction de Toptable
sur le marché parisien ne se soit heurtée à quelques réactions
négatives. C'est comme ça, il faut du temps pour convaincre les Français…
Et il n'est pas bon non plus d'être trop en avance sur l'évolution des
mentalités. Ainsi, pour l'heure, Toptable est pleinement satisfait de ses 53 restaurants
parisiens partenaires, et la centrale de réservations prendra son temps pour
développer son portefeuille de restaurants à Paris. Elle se concentre
actuellement sur d'autres villes européennes.
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* Exemples : Sketch, le restaurant de Pierre Gagnaire à Londres, et Restaurant Alain Ducasse at the Essex House à New York.
EN BREF Toptable.com |
TÉMOIGNAGES Sophie Rostang, Restaurant Michel Rostang (Paris XVIIe), partenaire de Toptable.com : "Nous avons tout de suite été séduits par le concept innovant de Toptable. Cela nous permettait de capter une clientèle anglaise que nous n'avions pas, et ceci de manière simple, fluide, fiable et sans frais. Avec ce système, tout le monde y gagne : le restaurant, le client et Toptable. Nous sommes très contents." Michel Besmond, d. g. du Restaurant L'Alcazar (Paris VIIe), partenaire de Toptable : "Toptable nous ramène environ 100 couverts par mois. Le système est simple et bien organisé, il nous suffit de bien enregistrer les réservations transmises par Toptable." |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3011 Magazine 11 janvier 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE