du 7 juin 2007 |
ENTREPRISE |
Le juteux marché de la restauration aéroportuaire parisienne se développe à grande vitesse : Aéroports de Paris (ADP) cherche à satisfaire ses actionnaires en diversifiant son offre de restauration sur Orly. Une aubaine pour Elior qui détient la totalité des 32 concessions des 2 terminaux.
Gaëlle Girard-Marchandise
Le challenge permanent d'Elior à Orly
Avec 25,6 millions de passagers et 5 % de croissance du trafic aérien en 2006, Orly assume sa mutation à tendance internationale : l'aéroport accueille 31 % des vols à destination du Maghreb et plusieurs compagnies low cost comme Easyjet s'y sont installées. Un développement qui place Orly à la seconde place du trafic français et à la 8e au niveau européen. ADP, qui prévoit 19,4 millions de passagers supplémentaires d'ici à 2010, entend les accueillir en augmentant de 30 % ses surfaces commerciales. Une stratégie de croissance rapide au bénéfice d'Elior qui assure les services de restauration sur Orly, banqueting et événementiel inclus. La multinationale, qui emploie 60 000 collaborateurs dans 14 pays, réalise 12 % de son CA consolidé sur la restauration aéroportuaire française. Elle détient les 32 concessions d'Orly et emploie près de 600 personnes. Un vivier d'emplois fixes et saisonniers qui devrait continuer de croître : selon ADP, une augmentation de 1 million de passagers créerait mécaniquement 1 500 emplois. La hausse du trafic assurerait l'embauche de nouveaux collaborateurs, dont une grande partie serait affectée à la restauration.
PARCOURS EXPRESS DE PIERRE
ZENOUDA
2006
à ce jour |
"L'ambiance à Orly est conviviale : les employés se connaissent et se rendent service, on ne voit pas le temps passer", Zita Nunes, chez Elior depuis 15 ans. |
"À nous d'être
une force de proposition dans le service et l'innovation"
Au niveau de l'offre de
restauration, Orly Sud et Orly Ouest se situent sur des créneaux différents.
Selon Pierre Zenouda, directeur de la division aéroport d'Elior, la typologie
de la clientèle suit la scission Sud/Ouest. "Orly Ouest voit transiter plutôt
des hommes d'affaires voyageant sur la France
: Elior y a donc conservé des bars traditionnels avec service à table,
a développé le service au comptoir et a ouvert des franchises comme Malongo
ou Paul, ainsi que des points de vente en marques propres comme Philéas et
Colombus. Du côté d'Orly Sud, qui est le fief d'Air France et d'Iberia,
la clientèle est très internationale : elle souhaite une restauration
simple en libre-service du type 'je prends et je m'en vais', du prêt-à-
manger dans un esprit de qualité et de facilité de consommation." Les
concessions y sont établies pour dix ans, et leur renouvellement n'est pas
automatique : "On est en challenge permanent, confie le directeur. On ne nous
épargne rien, à nous d'être une force de proposition dans l'amélioration
du service et l'innovation pour continuer d'être présent sur ADP."
"Chaque mois, c'est 100 000
sandwiches qu'il faut préparer !"
Niveau emploi, les métiers
y sont variés : de la brigade traditionnelle au limonadier, en passant par
le staff des 2 laboratoires de fabrication, les employés d'Elior sont polyvalents
et fidèles : avec une ancienneté moyenne de huit ans, ils affirment leur
appartenance au groupe et leur souhait d'y faire carrière. Pour Adrien Valente,
chef du Clos Saint-Germain, les conditions de travail à Orly sont idéales
: le restaurant n'ouvre que le midi et ferme le week-end, l'ensemble de l'équipe
est aux 35 heures et travaille hors coupure. Une exception notable que souligne
Pierre Zenouda : "Elior sur Orly a pour principe 'premier vol-dernier vol' :
les tranches horaires sont calquées
sur les horaires de l'aéroport, soit 6 heures-14 heures et 14 heures-23 heures.
Et quand un avion a beaucoup de retard, nous répondons aux besoins des passagers
par chariots de sandwiches ou à l'aide de vrais repas qu'il faut improviser.
Nos équipes sont très réactives. Et chaque mois, c'est 100 000 sandwiches
qu'il faut préparer!" Côté qualité de vie, Pierre Zenouda
plébiscite Orly : "Le milieu aéroportuaire est attachant : Orly est
une ville dans la ville, employés et passagers se côtoient et se rencontrent.
Une grande maison à dimension familiale." Pour Zita Nunes qui travaille
depuis 15 ans pour Elior, l'ambiance à Orly est conviviale. "Les employés
se connaissent et se rendent service, on ne voit pas le temps passer", confie
cette responsable d'un point de vente Philéas. Comme elle, Pierre Zenouda apprécie
son lieu de travail et cherche à promouvoir la diversité des métiers
de la restauration auprès de futurs collaborateurs : "Il faut aller au-devant
des étudiants pour valoriser nos métiers : pour y parvenir, nos ambassadeurs
vont dans leurs anciennes écoles, hôtelières ou de commerce,
pour y
présenter nos activités."
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TROIS QUESTIONS À ADRIEN
VALENTE, CHEF DU CLOS SAINT-GERMAIN
L'Hôtellerie
L'hôtellerie Restauration
: Quelles sont les particularités de votre établissement ? Comment voyez-vous la suite de votre carrière ? Recommanderiez-vous Orly à des futurs collaborateurs
? Son parcours |
L'AVIS DE
STÉPHANE GAS,
ASSISTANT RH ELIOR "L'augmentation des effectifs d'Elior sur Orly est constante, avec des besoins saisonniers en période estivale, soit plusieurs centaines de recrutements en CDD entre mai et septembre. À l'embauche, un étudiant en 2e année d'école hôtelière entre directement dans un cursus à responsabilité : on lui confie rapidement la supervision d'un point de vente, après formation. Avec un BTS, on peut rapidement manager une équipe de 5 à 6 personnes sans passer par un système de recrutement formaté. En ce qui concerne l'évolution et la mobilité interne, on favorise les échanges à l'international au sein des structures que nous avons acquises. À terme, nous voulons pourvoir 10 % de nos postes d'encadrement en interne." |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3032 Magazine 7 juin 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE