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du 10 janvier 2008
ÉDITO

Quel travail

Comme vous le savez depuis que les plus éminents experts persistent sans vergogne dans l'erreur prédictive, l'économie n'est pas une science exacte.
Certes, mais il n'empêche que certaines urgences deviennent criantes pour qu'il soit temps de tenter d'y remédier. C'est bien la conviction du Gouvernement qui entame l'année 2008 avec un calendrier surabondant de réformes dont il faudra rapidement définir les priorités si l'on veut éviter les déceptions les plus cruelles. Au titre des prochaines décisions attendues, celle de la réforme des relations du travail, qui concerne tous les employeurs et les salariés du privé devrait aboutir prochainement à un accord entre les partenaires sociaux sous peine d'une intervention unilatérale de la puissance publique. N'oublions pas que sous un affichage de libéralisme bien compris, le nouveau locataire de l'Élysée a déjà démontré, notamment lorsqu'il était ministre de l'Économie, qu'il n'est pas ennemi d'un interventionnisme particulièrement actif. Et depuis l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy n'a pas manqué, qu'il s'agisse des régimes spéciaux de retraite, des difficultés des marins-pêcheurs, des turbulences d'EADS ou de la fiscalité européenne, d'affirmer un point de vue qui avait valeur de décision définitive.
Et même si les représentants tant patronaux que des salariés donnent l'impression de vouloir se hâter lentement, ils ne sont pas à l'abri d'une intervention gouvernementale susceptible de mettre tout le monde d'accord ou de mécontenter toutes les parties prenantes qui ne pourront s'en prendre qu'à elles-mêmes. Or, l'enjeu est loin d'être négligeable pour la profession. Notamment sur la fameuse "séparabilité amiable", rebaptisée "rupture conventionnelle" et qu'il serait sans doute plus simple d'assimiler au divorce par consentement mutuel, terminologie que tout le monde comprend. Même si elle ne fait pas plaisir aux avocats qui craignent de perdre une partie de l'abondant contentieux des relations du travail. Car une telle notion, liée à une authentique sécurisation des parcours professionnels - ce que les pays du nord de l'Europe nomment 'flexisécurité' - ne peut qu'assouplir et favoriser le marché de l'embauche dans le secteur de l'hôtellerie-restauration où les rigidités bureaucratiques sont un frein redoutable à la progression de l'emploi.

Alors que le spectre angoissant de la 'stagflation' (inflation + stagnation) se profile à l'horizon d'une crise venue d'outre-Atlantique
, et que risquent d'alimenter la hausse des cours du pétrole, la restriction des crédits et la reprise d'une inflation mal maîtrisée, il est urgent de définir des règles équilibrées de notre droit du travail. D'autant qu'il faudra, au cours de 2008, revoir les règles du temps de travail, assainir le maquis de la formation professionnelle, définir des modalités de relance de la croissance sans oublier la trop fameuse TVA sociale qui risque de revenir en force dans le débat. Quel travail !

L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 3063 Hebdo 10 janvier 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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