du 10 janvier 2008 |
VIE PROFESSIONNELLE |
TROIS QUESTIONS À DIDIER LIAUDET, FORMATEUR ET PRÉSIDENT DE L'UMIH DU GARD
RÉGLEMENTATION SUR L'ALCOOL : "ATTENTION AUX LACUNES"
La formation 'Permis d'exploitation' est dédiée à tous les détenteurs de licences de boissons II, III et IV depuis le 2 avril 2007. À partir du 16 janvier, tout nouvel exploitant sera obligé de suivre cette formation qui met notamment l'accent sur les comportements à tenir en matière d'ivresse publique.
Propos recueillis par Francis Matéo
La formation permet d'aider les exploitants, à savoir à quel moment ils doivent arrêter de servir de l'alcool. |
L'Hôtellerie
Restauration : Quelles peuvent
être les conséquences pour défaut de réglementation en matière
d'alcool ?
Didier Liaudet :
Cela peut aller jusqu'à la fermeture de l'établissement, temporaire
ou définitive. Sans parler de l'amende et de l'interdiction d'exercer qui pèsent
également sur l'exploitant. Les lacunes les plus fréquentes dans ce domaine
concernent surtout la petite réglementation, sur l'affichage obligatoire notamment.
Mais au delà, il s'agit pour tout exploitant de savoir à quel moment
la partie du cerveau qui raisonne 'chiffre d'affaires' laisse la place à
celle qui se préoccupe de la survie de l'entreprise. Ce qui veut dire qu'il
ne faut pas aller trop loin dans l'excès ; avec cette question en filigrane
: à quel moment dois-je arrêter de servir de l'alcool à mon
client ? C'est d'autant plus compliqué que le cadre réglementaire est
très mal défini dans ce domaine, puisque la loi dit que l'on n'a "pas
le droit de servir le client manifestement ivre". Mais qu'est-ce que ça
veut dire ? Et comment juger de l'ivresse d'un client ? C'est évidemment très
difficile. Pourtant, si ce dernier arrive déjà saoul dans un établissement,
qu'il y consomme un verre, et qu'il a un accident en repartant, la responsabilité
du patron de ce dernier établissement est directement engagée, car c'est
l'endroit où a été consommé le dernier verre qui compte. Même
si l'ivresse du client n'était pas manifeste.
Mais comment un patron d'établissement peut-il
s'opposer à ce genre de clientèle ?
D'abord, il faut bien rappeler que le patron a le droit
de refuser de servir le client s'il estime
qu'il est manifestement ivre ou qu'il trouble l'ordre public dans l'établissement.
Par ailleurs, il existe des moyens de mesurer le taux d'alcoolémie d'un consommateur,
même s'il serait bien aimable de la part de l'État de mettre à
disposition des professionnels des éthylotests à un moindre coût.
Ce qui est clair, c'est que certains comportements sont à proscrire. Mieux
vaut éviter par exemple pour le patron d'un bar de boire de l'alcool avec ses
clients.
À quoi
sert la formation 'Permis d'exploitation' ?
Il s'agit de faire prendre conscience de la législation
et des réglementations, et bien sûr, des sanctions qui en découlent.
À chaque chef d'entreprise d'assumer ensuite sa responsabilité, et de
savoir jusqu'où il a envie de mettre en péril son entreprise s'il participe
sciemment ou inconsciemment à l'ivresse de ses clients.
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L'Hôtellerie Restauration n° 3063 Hebdo 10 janvier 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE