du 24 avril 2008 |
VIE PROFESSIONNELLE |
LORS DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'UMIH 15
L'inquiétude des petits établissements cantaliens
Aurillac (15) Les sujets d'inquiétude affluent autour d'une profession qui, dans le département, regroupe une majorité de petits exploitants. Tour d'horizon lors de l'assemblée générale départementale de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie.
Jean Biron, du comité de surveillance de l'Umih, Thierry Perbet, président de la fédération du Cantal, et le préfet du département Paul Mourier. |
Interdiction de fumer. La fréquentation dans les bistrots et cafés de campagne a baissé de 20 % en moyenne, selon le résultat d'une enquête lancée par Fédération des industries hôtelières du Cantal. Les professionnels ont noté : un risque de se séparer de salariés ; une baisse de la convivialité ; pas de compensation par des non-fumeurs ; le coût trop élevé des parasols chauffants, etc. Le représentant de l'État, le préfet Paul Mourier, a déclaré : "Je suis prêt à mettre en place un observatoire pour mesurer de la façon la plus objective, sur un semestre ou l'année, les conséquences de l'interdiction de fumer sur la fréquentation des établissements."
Aides régionales en chute libre. Les hôtels 1 et 2 étoiles ne sont plus éligibles aux aides et subventions de la région Auvergne. Une nouvelle orientation de la politique régionale en matière de tourisme concentre tous les efforts sur le haut de gamme, les 3 et 4 étoiles. La fédération du Cantal regrette ces choix. "Nous allons continuer à plaider notre cause devant René Souchon, le président de la région", a souligné son président Thierry Perbet. Quoi qu'il en soit, dans l'avenir, les aides seront très sélectives sur la qualité, la professionnalisation, la modernisation.
Réglementations. Compte tenu des nouvelles réglementations qui entreront en vigueur en 2011 pour l'hôtellerie, ces subventions actuellement disparues seraient bien utiles pour passer ce nouveau cap. Des audits vont être lancés pour évaluer les besoins d'investissement de la profession. Environ 230 établissements seraient concernés. Par ailleurs, Jean-Michel Chavarochette, président de l'Umih de l'Allier, a rappelé que d'autres réglementations sont en gestation, notamment sur l'accueil des personnes handicapées.
Main-d'oeuvre. Le point qui reste le plus inquiétant pour la profession, c'est le manque de main-d'oeuvre. "Il s'agit de la survie de nos entreprises, a rappelé Thierry Perbet. Une vingtaine d'entreprises n'ont pas réussi à trouver un apprenti l'an dernier." La fédération départementale a déjà lancé des opérations pour redorer le blason des métiers de la restauration et de l'hôtellerie. Et le préfet Paul Mourier a souligné l'importance du sujet : "Il faut passer à une action de plus en plus forte. Il y a urgence à la mobilisation en matière de formation."
Lutte. Les professionnels restent malgré tout combatifs, notamment sur la commercialisation via le comité départemental de tourisme. Emmanuel Briant, directeur du CDT, explique : "La promotion ne suffit plus. Il faut aller chercher les clients, faire de la vente via internet, trouver des tour-opérateurs étrangers." C'est pourquoi le CDT se veut une force de vente via une centrale de réservations avec des démarchages de clientèles ciblées, comme les comités d'entreprise, des actions pour viser les groupes, les séminaires, etc. "Un travail à long terme" qui ne fait que débuter. "Il ne faut pas négliger les clientèles de proximité dans un marché devenu mondial", a rappelé Bernard Bouniol, président de la chambre de commerce et d'industrie d'Aurillac.
Espoir. Quoi qu'il en soit,
malgré le tsunami des réglementations, malgré la position d'observation
attentiste de l'État, malgré une certaine lassitude chez certains, les
professionnels continuent à vouloir progresser et à aller de l'avant.
Pierre Boyer
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L'Hôtellerie Restauration n° 3078 Hebdo 24 avril 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE