du 2 mai 2008 |
MICHELIN 2008 |
Philippe
Bouissou -
Hôtel Faurie
- Saint-Agrève (07) À 53 ans, ce cuisinier doublement étoilé
lorsqu'il évoluait aux Terrasses d'Uriage a pris un grand virage dans sa vie
professionnelle. Il a rouvert l'hôtel familial en septembre 2007, et réserve
ses secrets gourmands à huit hôtes maximum par service.
Jean Bernard
Un retour aux sources en toute simplicité
"Je ne me voyais pas devenir un chef dans un bureau. J'aime construire. Alors, j'ai voulu rallumer la lumière ici", explique Philippe Bouissou. |
En
ce jour de fin mars, la pluie se mêlait de neige, et le brouillard gagnait
le plateau ardéchois. Les rues de Saint-Agrève étaient déjà
désertes et le village presque endormi… Derrière les grandes fenêtres
de sa cuisine lumineuse, Philippe Bouissou s'activait à la préparation
de pigeons. L'un des ingrédients du menu réservé aux quelques clients
de cet établissement à aucun autre pareil. "Ici, nous sommes dans
l'hôtel-restaurant dont mes grands-parents, Berthe
et Claudius Faurie, ont débuté la construction en 1911. À vrai
dire, face à la gare, ce n'était au début qu'un café pour
les voyageurs. Puis il a évolué…" Jusqu'à compter 30 chambres,
et devenir, après la Seconde Guerre mondiale, un établissement saisonnier
exploité jusqu'en 1999 par les parents du chef actuel.
Depuis longtemps, lui était parti pour accomplir
un remarquable parcours professionnel. "C'est l'évolution de mon métier
qui m'a poussé à changer. Je ne me voyais pas devenir un chef dans un
bureau. J'aime construire. Alors, j'ai voulu rallumer la lumière ici",
poursuit Philippe Bouissou. L'idée a donc commencé à germer en
2005. "En fait, il y a un moment où il faut réaliser ce que l'on est,
un type de 50 ans, avec ce que l'on a, trois sous, et savoir ce que l'on veut, continuer
son métier."
Un choix de vie récompensé
Avec Sophie, le projet "modeste"
a pris forme. Une seule table pour huit couverts au centre d'une pièce confortable
avec vue sur la cuisine, à deux pas. Deux chambres et bientôt une troisième
négocient au mieux le choc du contemporain dans un emballage ancien. "Notre
maison a un caractère exceptionnel." Une différence que les clients
ressentent dès leur appel pour réserver 'la' table. Un premier contact
indispensable pour expliquer la philosophie du restaurant. "Ceux qui sont intéressés
rentrent pleinement dans le concept et sont touchés de me voir ainsi faire
la cuisine pour eux."
Sous le charme, ils découvriront
au fil des plats l'unique menu à 75 euros, dont l'énoncé est toujours
minimaliste et essentiel à la fois, comme ce fameux plat en préparation,
'Pigeon, gnocchis, vin rouge'.
Michelin a apprécié,
et le cuisinier en tire une légitime fierté. "À Uriage, conclut-il,
l'étoile était un moteur pour l'équipe ; ici, elle l'est pour tout
le village et pour la vie qu'on a choisi de mener."
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Hôtel Faurie
36 avenue des Cévennes
07302 Saint-Agrève
Tél. : 04 75 30 11 45
philippebouissou@hotelfaurie.fr
hotelfaurie.com
Ticket
moyen : 100 E
Places assises
:
8
Effectif
:
2 personnes
Bio express
1976 :
"Cette
année-là, je suis allé frapper à la porte du Vivarois, à
Paris, où officiait Claude Peyrot. Je l'ai rencontré alors qu'il faisait
lui-même la plonge. Ce jour-là, je me suis dit que je voulais bien
de cette cuisine 3 étoiles ! Mais faute de pouvoir travailler chez lui, j'ai
rebondi chez Roger Vergé, au Moulin de Mougins. Dix-huit mois qui ont constitué
une étape marquante, en particulier sur le plan humain."
1992
:
"C'est l'arrivée à Uriage-les-Bains, la rencontre avec Stéphane
Cano et l'opportunité de constituer une belle équipe."
12 janvier 2008 :
"Ce
jour-là, à Saint-Agrève, nous avons préparé le repas
des pompiers. Deux planchas au centre de la salle, et eux qui venaient à
tour de rôle avec leur assiette. Ce fut un vrai moment de partage et l'occasion
de montrer que je ne suis ni inaccessible ni clinquant…"
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L'Hôtellerie Restauration n° 3079 Magazine 2 mai 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE