du 15 mai 2008 |
PIZZA & PASTA |
UN SECTEUR EN PERPÉTUELLE ÉVOLUTION
Trois milliards de pizzas consommées par an
Avec un chiffre d'affaires de 2,35 milliards d'euros et 13 000 pizzerias, la France se situe parmi les trois plus gros marchés derrière les États-Unis et devant l'Italie. Un secteur qui demeure très dynamique dans l'Hexagone et recèle un fort potentiel, comme le révèle une étude entièrement consacrée à ce sujet, effectuée par le Gira Sic Conseil. Bernard Boutboul, son directeur, nous en dévoile quelques grandes lignes (1).
Propos recueillis par Patrice Fleurent
L'Hôtellerie
Restauration : On a l'impression
que la pizza est un marché à part. Qu'est-ce qui fait le succès
et la particularité de ce produit ?
Bernard Boutboul, directeur
du cabinet Gira Sic Conseil
: Le marché de la pizza est en perpétuelle évolution. Dans les années
1960, elle fait son apparition au sein des surgelés et est devenue le produit
le plus populaire. En étudiant son histoire, on peut s'apercevoir également
que c'est un produit international, transgénérationnel et déclinable
à l'infini, car chaque culture module la pizza selon ses habitudes culinaires.
Une autre raison de son succès : elle allie parfaitement convivialité,
partage et praticité. C'est également un produit à la fois festif
et de nécessité dont le prix perçu par la clientèle reste
facilement accessible.
|
Vous soulignez dans votre étude les trois milliards
de pizzas consommés en France et les 2,35 milliards d'euros de chiffre
d'affaires générés. Comment se situe la pizza par rapport
aux autres produits leaders de la restauration rapide ?
Proportionnellement, en France, il se vend 1 hamburger
pour 9 sandwiches et 16 pizzas.
Vous détaillez les occasions lors desquelles
les Français consomment une pizza en croisant son prix selon les formules
de restauration. La pizza est-elle associée uniquement à la
restauration rapide ?
Non. L'analyse des différentes enquêtes
que nous avons menées permet d'affirmer que la pizzeria est une formule multifonction.
Elle s'intègre aussi bien dans le cadre de ce que nous appelons repas de nécessité
et de formules économiques à moins de 16 E, que dans le cadre de repas
loisirs ou de convivialité avec des prix dits intermédiaires (de 16 à
25 E), et même des prix encore plus élevés (plus de 26 E). Ce positionnement
multifonction 'occasions-repas/prix' assure son succès et lui donne un fort
potentiel.
Vous dénombrez plus de 13 000 pizzerias en
France. Ce nombre a-t-il tendance à augmenter ? Assistons-nous à
une concentration dans certaines régions et à un déficit
dans d'autres ?
Le nombre de pizzerias a plus que doublé
en vingt ans. Toutes les régions ont connu une augmentation de ces établissements
(chaînes et indépendants), à l'exception de l'Alsace, qui reste
avec un nombre constant de pizzerias depuis 1992 (286). C'est naturellement en Île-de-France
que l'on compte le plus de pizzerias, mais c'est en Languedoc-Roussillon que la
densité par habitant est la plus importante : une unité pour 2 642 habitants.
La région la moins prisée est le Limousin, qui ne compte que 131 établissements
de ce type, mais ce dernier est parmi les régions les plus dynamiques en implantation
de pizzerias depuis 1992.
Depuis 1992, la présence des chaînes est plus agressive : elles ont un taux d'ouvertures 6 fois plus élevé que celui des indépendants. |
Les pizzerias sont-elles encore tenues par une large
majorité d'indépendants ? Quel est le poids des chaînes ?
Ce n'est qu'en 1985 que l'on note l'apparition
des premières chaînes de pizzerias.
Depuis, elles se développent toujours plus rapidement que les indépendants,
mais ces derniers restent aujourd'hui largement majoritaires : on en compte 12 915.
À remarquer toutefois que depuis 1992, la présence des chaînes
est plus agressive : elles ont un taux d'ouverture 6 fois plus élevé que
celui des indépendants. Ce que l'on peut dire, c'est que les pizzerias se multiplient
et que les chaînes se lancent dans une course effrénée pour atteindre
la taille critique.
Comment évolue le ticket moyen
des pizzerias ?
La valeur du ticket moyen est en progression
pour l'ensemble du secteur. Il croît cependant plus vite au sein des chaînes,
avec une variation 2007-2006 de + 1,92 %, alors qu'il augmente seulement de 0,83
% pour les indépendants. Une explication : l'offre des chaînes est de
plus en plus globalisée (entrée + pizza) et diversifiée ; celle des
indépendants est plus simple et plus proche de la pizzeria monoproduit. Toutefois,
le ticket moyen des chaînes demeure encore inférieur de 6 % au ticket
moyen des indépendants en 2007 (lire tableau ci-dessous).
La
pizza livrée possède-t-elle le même potentiel ?
Le produit pizza génère plus de 80 %
de l'activité nationale de restauration livrée. Mais il n'a pas trouvé
sa place à l'heure du déjeuner, et reste largement destiné aux
dîners. La livraison de pizzas demeure un concept très citadin qui ne
concerne que les dix premières agglomérations de France, tout particulièrement
Paris et sa région. Les consommateurs considèrent encore la pizza comme
un dépannage luxueux, car trop cher. zzz22t
(1) La Pizza en France, étude sectorielle du Gira Sic Conseil destinée aux opérateurs (chaînes ou indépendants) qui souhaitent développer des concepts à base de pizzas.
Chiffres-clés
Nombre de pizzas consommées
3 milliards en France (30 milliards dans le monde)
Volume 10 t en France (12 t aux États-Unis)
Valeur des tickets moyens (en euros, HT, boissons comprises) |
|||
Chaînes |
Indépendants |
Différence chaînes/indépendants |
|
2007 |
13,80 |
14,62 | - 6 % |
2006 | 13,54 | 14,50 | - 7 % |
Variation du ticket moyen 2007-2006 | + 1,92 % | + 0,83 % | |
Source : Gira Sic Conseil - Étude annuelle 2007 |
Pour retrouvez Bernard Boutboul, auteur du blog des experts 'Idées simples pour doper les recettes de votre restaurant' : cliquez ici
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L'Hôtellerie Restauration n° 3081 Hebdo 15 mai 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE