du 17 juillet 2008 |
ÉDITO |
Une décision de bon sens
En
annonçant l'interdiction de vente d'alcool aux mineurs de moins de 18 ans,
Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a pris une mesure dont on se demande
pourquoi elle n'a pas été envisagée plus tôt. Toutes
les études réalisées depuis le début du siècle sur
les comportements des jeunes face à l'alcool révèlent un inquiétant
phénomène d'addiction croissante à des boissons fortes et dangereuses
pour la santé.
Toutes les occasions sont devenues bonnes pour boire plus que de raison de la vodka, du gin, de la tequila ou du bourbon,
sous prétexte de 'défonce' hebdomadaire censée compenser la triste réalité de la vie quotidienne. Des 'open bars'
lors de soirées 'estudiantines' ou de bals d'écoles censés être
tous 'grands', des 'before' aux 'after' et autres inventions de la perversion des
comportements, il devenait urgent pour les pouvoirs publics de réagir en prenant
les mesures de protection qui s'imposent à l'égard des plus jeunes.
Il n'est pas normal que des adolescentes de 16 ans sombrent
dans le coma éthylique après avoir absorbé des doses élevées
de vodka dans un bar avant d'aller en cours. Il n'est pas plus
acceptable qu'un jeune de 16 ans (et même moins, car personne ne lui demande
sa carte d'identité) puisse acheter dans n'importe quelle grande surface ou
épicerie du coin des cannettes de bière par packs, des bouteilles de whisky
ou de rhum afin d'aller satisfaire une inclination morbide avec les copains.
Conscients des dangers de telles dérives, les dirigeants
de la profession ont applaudi à la décision de la ministre de la
Santé qui entend d'abord assurer sa mission de santé publique en collaboration
avec les parties concernées. Même si seulement 15 % de l'alcool
consommés en France sont distribués dans le circuit des cafés-bars,
l'image du métier doit s'obliger à être irréprochable face
à un fléau qui provoque des drames humains et sociaux quasi-quotidiens,
ne serait-ce que par l'effarante mortalité des jeunes sur la route qui endeuille en permanence des familles.
Il est essentiel, au lieu d'entonner les refrains de 'sociologues'
qui déplorent, mais si !, "l'infantilisation de la jeunesse" par des mesures coercitives, de collaborer pleinement, comme
le fait l'immense majorité de la profession, à ce combat contre
les excès qui entachent à la fois leurs auteurs et ceux qui contribuent à ces pratiques.
Simple attitude de bon sens qui révèle la maturité
et la volonté civique de tous les acteurs de la lutte contre l'alcoolisme
sous ses formes modernes, aussi nuisibles que du temps de
L'Assommoir.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3090 Hebdo 17 juillet 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE