du 7 août 2008 |
ÉDITO |
Serait-ce un effet de la météo sur une grande partie du pays ? La crise des 'subprime' en Arizona ? La rengaine médiatique sur la perte du pouvoir d'achat, la rapacité des compagnies pétrolières ? Sans oublier la sinistrose autoalimentée par certains sur le devenir de la profession ?
Bref, rien ne va plus dans le monde de l'hôtellerie-restauration,
dont l'avenir s'annoncerait plus que sombre.
Il est vrai que la profession est
en partie responsable de cette morosité, ne serait-ce qu'en affichant depuis
des années des reculs de chiffres d'affaires dont le cumul aurait depuis longtemps
conduit à la disparition de l'ensemble des établissements. Sans oublier
les sempiternelles lamentations des Cassandre autoproclamées qui annoncent
la prochaine fermeture de milliers d'hôtels condamnés par de doctes observateurs
qui n'y ont jamais mis les pieds. Et ce n'est guère mieux pour les bistros
menacés par l'interdiction de fumer, par les restrictions des ventes d'alcool
et la réglementation des heures de fermeture.
Bon, malgré tout, et selon les chiffres les plus fiables, le début de la saison ne fut pas aussi calamiteux qu'on peut l'entendre ici et là, alors que les prévisions sont plus optimistes que l'an dernier pour le mois d'août.
L'enquête TNS Sofres que vient de faire réaliser l'Odit, organisme public chargé de l'observation et du développement du tourisme en France, indique que pour une forte majorité d'hôteliers - 65 % d'entre eux -, l'activité du mois de juillet a été stable, voire légèrement supérieure à celle de 2007, notamment en Île-de-France, qui garde la faveur de millions de visiteurs étrangers.
Plusieurs facteurs inciteraient donc davantage à considérer l'avenir avec confiance, tout en sachant que rien n'est jamais définitivement acquis dans un monde où la concurrence s'est exacerbée sous les effets d'une internationalisation du tourisme, des possibilités d'informations quasi illimitées d'internet, sans oublier la monnaie unique bien pratique pour comparer les prix d'un séjour en Grèce avec ceux d'un week-end sur la Côte d'Azur ou une virée au Pays basque.
En outre, et c'est un phénomène qui ne cesse de s'accentuer
malgré des décennies de déclarations officielles en sens inverse,
la concentration des congés sur le mois d'août se confirme, et de
préférence au bord de la Méditerranée.
Là encore,
pas besoin d'être un expert en tourisme pour constater que les vacanciers
préfèrent les destinations ensoleillées à la belle saison
que les plages du Nord dans
la brume, malgré l'émotion poétique
qu'elles peuvent procurer à certains. Mais la France dispose d'atouts
suffisamment diversifiés pour répondre aux attentes d'une large clientèle
française et étrangère, ce que confirment d'année en année
les chiffres de fréquentation, même si les dépenses ne suivent
pas toujours la même courbe. Alors, bonne saison malgré les pleureuses
de l'été. zzz80
L. H.
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L'Hôtellerie Restauration n° 3093 Hebdo 7 août 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE