du 4 septembre 2008 |
ÉDITO |
Assourdissant silence
Ainsi, les fameuses commissions départementales d'équipement
commercial n'avaient aucun intérêt pour la profession, du moins à
constater l'absence totale de réactions à l'annonce, certes discrète,
mais nul n'est censé ignorer la loi, de leur suppression à partir du
1er janvier prochain.
D'accord, la loi de modernisation de l'économie, promulguée
le 4 août dernier au coeur de l'été, n'a pas vraiment provoqué
un déchaînement médiatique sous les parasols. Les esprits étaient
forcément ailleurs. Et pour expliquer cette indifférence à un texte
qui entend bouleverser la donne dans le fonctionnement de notre économie, il
faut également tenir compte du caractère particulièrement obscur
d'une loi dont on peut raisonnablement se demander qui est capable d'y comprendre
quelque chose, y compris parmi les bureaucrates de Bercy dont la 'patte' fut pesante
dans la rédaction de ce chef d'oeuvre énarchique.
Pour essayer toutefois d'éclairer la lanterne des professionnels
qui ne sont pas forcément des spécialistes de droit administratif, matière
au demeurant passionnante pour l'étude de l'évolution économique
et sociale depuis le Premier Empire, retenons donc que le législateur a décidé
de supprimer les commissions départementales d'équipement commercial à
partir du 1er janvier 2009, c'est-à-dire dans quatre mois.
Mais comme rien n'est simple, il faut retenir surtout que l'obligation
de soumettre à autorisation des CDEC les projets de construction ou d'extension
d'hôtels à partir de 30 chambres en province et 50 en Île-de-France,
a été abrogée par le paragraphe IX de l'article 102 de la loi de
modernisation de l'économie. Vous suivez ?
C'est en modifiant l'article L.752-1 du code du commerce, et notamment
les alinéas 7° et 8° relatifs aux hôtels, que l'abrogation
entrera en vigueur, mais seulement à la fin de l'année, contrairement
à ce qui a été décidé pour les surfaces commerciales
qui relèvent, mais c'est bien sûr !, des paragraphes IV et XV de la loi
LME entrée en application le 4 août dernier comme vous le savez déjà…
On comprend que le Premier ministre ait demandé à
ses services une rédaction rapide des décrets d'application.
Mais la complexité de la construction législative n'explique
pas entièrement le silence de la profession face à la suppression d'un
dispositif qui était censé protéger les hôteliers des risques
de surcapacité qui furent dommageables en plus d'un endroit.
Certes, la volonté de libération et de dérèglementation
du marché, jugée indispensable par le fameux rapport Attali, ne peut que
conduire à la levée de toutes les contraintes protectionnistes qui entravent
encore notre économie.
Mais alors, que ne l'a-t-on dit plus tôt ? Et dans le cas
contraire, l'absence de réactions relève de l'aveu d'indifférence.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3097 Hebdo 4 septembre 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE