L’Hôtellerie Restauration : La crise sanitaire actuelle a-t-elle gelé les projets de vente chez Christie & Co ?
Philippe Bijaoui : Quelques transactions engagées avant mars seront finalisées avant l’été, d’autres sont en progression. Le marché n’est donc pas complètement paralysé. Il y a des mouvements, surtout en province. Toutefois, la majorité des transactions en cours chez Christie & Co sont repoussées à une date encore indéterminée.
Reportées donc, mais pas annulées ?
En effet, sur la trentaine d’hôtels et portefeuille d’hôtels que nous détenons à la vente, seul un propriétaire a préféré retirer son bien du marché. Les autres ventes sont maintenues. La pandémie ne devrait pas remettre en question la stratégie d’investissement hôtelier de nos clients, car il s’agit d’investissements à long terme. Néanmoins, le caractère inédit de cette crise et l’inconnu dans lequel elle projette tous les acteurs économiques du secteur hôtelier les conduisent à repousser la date des transactions prévues, afin d’avoir plus de recul sur le marché d’après-crise.
La crise aura-t-elle selon vous un impact sur la valeur des hôtels ?
Historiquement, on remarque que les différentes crises économiques de niveau mondial (Lehman Brothers en 2008, 11 septembre 2001, crise asiatique de 1997…) ont gelé le marché des transactions, mais n’ont pas entrainé de baisse de valeur des portefeuilles hôteliers en France. En sera-t-il de même avec la crise actuelle ? Il est à mon sens trop tôt pour le dire.
Selon vous, le volume des transactions va-t-il chuter une fois la crise passée ?
Il est difficile de prédire l’avenir, mais il serait surprenant que le marché de la transaction ne connaisse pas de ralentissement, comme cela a été le cas au cours des crises précédentes. Toutefois, au vu de la dizaine d’appels hebdomadaires que nous recevons actuellement de la part d’investisseurs, il semble que la crise n’ait pas réduit l’appétence des investisseurs (fonds d’investissement, family office, indépendants) pour le placement hôtelier tous segments confondus. L’espoir que le marché reste dominé par une forte demande permet donc d’espérer le maintien d’un certain dynamisme après crise.
Publié par Tiphaine BEAUSSERON