L’Hôtellerie Restauration : Quelle est votre zone géographique d’intervention et ses caractéristiques ?
Reïla Yalaoui : Nous intervenons dans tout le département d’Eure-et-Loir et nous nous concentrons plus particulièrement sur l’agglomération chartraine, qui compte 66 communes, plus de 145 000 habitants dont 40 % d’actifs, dans un cadre de vie situé entre la vallée de Chevreuse et le Perche, à seulement 50 minutes de Paris et 1 h 30 du Mans.
On peut retenir deux gros pôles d’activité commerçants. D’une part, le cœur de ville de Chartres qui bénéficie depuis plusieurs années d’une politique de rénovation et de redynamisation, ce qui en fait un centre marchant développé avec un taux de vacance assez faible. D’autre part, la zone de Barjouville située juste à la périphérie de la rocade qui ceinture la ville de Chartres. On note également d’autres zones d’activité aux alentours, soit artisanales, soit industrielles ou de bureaux. Il faut souligner un véritable renouvellement et modernisation de l’offre de restauration dans le centre-ville de Chartres, phénomène rendu possible notamment grâce à une politique d’urbanisme menée depuis une dizaine d’années par son maire, et destinée à booster l’attractivité du territoire et de son cœur de ville.
Quel est l’impact du Covid-19 sur le marché de la transaction de fonds de commerce ?
Le marché est à l’arrêt actuellement car acheteurs et vendeurs sont dans l’attente. Ceux qui ont le projet de vendre vont attendre au minimum la fin de la saison estivale pour reconstituer un bilan chiffré. En revanche, on note l’installation d’une dizaine de concepts de restauration en création pure depuis janvier 2020. On ressent une vraie volonté de développer le commerce de restauration dans le centre-ville de Chartres pour répondre à une volonté de la clientèle de s’urbaniser. Le Covid a donné à certains professionnels le temps de réfléchir, de se projeter, de faire des travaux pour se moderniser. Pour d’autres, il leur a donné envie de compléter leur activité avec l’ouverture d’un autre établissement positionné sur une gamme différente. Nous pensons également que la part de restauration traditionnelle qui ne survivra pas au Covid sera remplacée par de grandes enseignes de franchise, qui seront capable d’attirer les clients grâce à leur nom de marque.
La crise sanitaire a-t-elle un impact dans le type de local ou d’emplacement recherché ?
La vente à emporter semble être devenue un vrai plus. L’arrivée récente d’Uber Eats et de Deliveroo à Chartres accentue ce phénomène. Pour l’heure, nous n’avons pas encore de vrai centre exploitable en tant que dark kitchen, mais on note déjà une demande ciblée pour des locaux permettant de cuisiner sur place et de réaliser 80 % de son chiffre d’affaires en vente à emporter.
On anticipe également une demande pour des locaux avec terrasse, avec un petit bémol tout de même car le climat de la région ne permet d’en profiter que de manière temporaire.
La part de l’activité de vente à emporter dans le bilan deviendra-t-elle un aspect particulièrement valorisant ?
Oui, car compte tenu de l’incertitude de la durée de la crise, la part de chiffre d’affaires réalisé en VAE devient un élément rassurant, sécurisant, aussi bien pour l’exploitant que pour le banquier.
Donc, avoir 20 à 30 % de chiffre d'affaires venant de l’activité VAE devient un plus pour le vendeur. Côté acheteur, en recherche le potentiel de développement, il est aussi intéressant de reprendre un établissement qui n’a pas développé de VAE mais qui a le potentiel pour le permettre.
Quels sont ceux qui, selon vous, vont réussir à tirer leur épingle du jeu de cette crise sans précédent ?
Il est fort probable que ceux qui s’en sortiront sont ceux dont les établissements étaient bien gérés avant la crise, et qui ont su ou pu profiter de l’arrêt forcé de l’activité pour rénover et moderniser à la fois leur cadre et leur carte. Ceux qui ont une terrasse ont aussi bénéficié du retour des premiers clients.
Century21 #Chartres#
Publié par Tiphaine BEAUSSERON