Le Robinet d'or, boutique-hôtel déjà repéré par Châteaux & Hôtels Collection, a été inauguré le 28 juin. Son histoire suit à la fois celle d'une famille et celle d'un quartier, peuplé de petits artisans et de fabriques traditionnelles, comme cette ancienne robinetterie de la rue Varlin.
L'histoire débute avec le rachat par Monsieur Sehrine, après la guerre, d'une petite épicerie au coin de la rue Varlin, à proximité d'une fabrique de robinets et mitoyenne d'un hôtel. Alors que l'épicerie prospère et devient bientôt une brasserie, ses trois fils, ouvrent successivement deux restaurants Chez papa, franchise bien connue en restauration, sur la base de la cuisine du sud-ouest.
Quand l'opportunité de racheter les murs de l'hôtel se présente, Monsieur Sehrine n'hésite pas. Dans le même temps, la fabrique de robinets bat de l'aile et ferme également. Le père et ses trois fils saisissent l'opportunité et achètent le tout (les deux immeubles seront par la suite rattachés ensemble). Pour payer les travaux, dont le montant s'élève à 2,5 M€, la famille doit céder des actifs. "On a revendu notre tabac-brasserie de Saint-Fargeau, une belle affaire qui fonctionnait bien, déclare l'un des fils, mais on ne regrette rien car le projet dépasse ce que nous avions envisagé."
L'esprit de l'ancienne fabrique
Car si le résultat les satisfait pleinement aujourd'hui, la démarche a été longue. En effet, ce n'est qu'après quelques tentatives infructueuses qu'ils rencontrent Laurent Moreau, architecte spécialiste de l'hôtellerie. Le projet semble cette fois conforme à leurs espérances. En créant un espace commun aux deux bâtiments, avec une surface au sol de 240 m2, l'architecte a ouvert les espaces, mélangeant à loisir la surface du restaurant et celle de l'hôtel, le point de convergence étant la verrière qui éclaire un mur végétal placé entre la salle du restaurant et le bar de l'hôtel. Partout se retrouve l'esprit de l'ancienne fabrique, comme dans les harmonies de bleu, des murs au toit des parties communes. Les flux de circulation ont été respectés, de même que les avis de la commission de sécurité, puisqu'une séparation a été prévue entre le restaurant et l'hôtel avec d'imposantes portes coupe-feu.
Les chambres associent des meubles vintage et des équipement haut de gamme, comme les salles de bains équipées en meubles Porcelanosa et les produits d'accueil Casanera. Les carreaux de faïence proviennent autant de la récupération que de fabricants modernes et les têtes de lit sont vintage. Dans les chambres, le bleu est omniprésent, mais se décline sur des tons plus toniques, jusqu'au châssis des fenêtres qui donnent sur la cour intérieure et la verrière.
L'esprit 'petit atelier' a été parfaitement reconstitué, de la peinture craquelée au sol en parquet vieux chêne ou en béton verni, jusqu'à la sculpture au mur du restaurant réalisée avec de vieux tuyaux de chaufferie. Mais c'est la nuit que Le Robinet d'or prend toute sa dimension, avec un jeu de lumière subtil et le robinet d'or apposé au mur extérieur qui s'illumine.
Publié par Évelyne de Bast
