Alors que l'année 2016 n'est pas encore
terminée, les perspectives pour l'hôtellerie française sont bien sombres, a affirmé
le cabinet d'audit KPMG lors de la présentation de
son étude L'industrie hôtelière française
en 2016, le 20 septembre. Depuis les attentats du 13 novembre, l'hôtellerie a connu une chute importante de
fréquentation, qui s'est amplifiée au cours de l'année 2016. "La
coupe d'Europe n'a pas eu les effets de relance attendus", explique Stéphane
Botz, responsable du pôle Real
Estate & Hotels de la branche française de KPMG. La compétition sportive
n'a pas suffi à relancer la fréquentation et à faire revenir les étrangers, en
baisse de 8 % dans l'hôtellerie en général (principalement à Paris). Pour
sauver la saison, les hôteliers ont diminué de façon drastique leurs prix
moyens, notamment à Paris en Provence-Alpes-Côte d'Azur (qui représentent 45 %
du chiffre d'affaires du tourisme).
Car, au-delà du contexte sécuritaire, s'est
ajouté le phénomène des hébergements alternatifs (Airbnb et résidences de
tourisme), qui a un impact évident sur les hôtels : "Toutes les catégories sont
concernées. Ce qui devient très préoccupant, c'est que le phénomène touche
maintenant la clientèle d 'affaires", précise Stéphane Botz.
Des conséquences sur l'attractivité des
investissements
Face à ces phénomènes à la fois
conjoncturels et structurels, l'hôtellerie française commence à être regardée
avec moins de gourmandise par les investisseurs, après une année 2015 record en
la matière (22 milliards d'euros d'investissements hôteliers en Europe ,
dont 2,2 milliards en France).
"Les élections présidentielles de 2017, l'augmentation
des structures hybrides et l'état d'urgence poussent les
investisseurs à se recentrer sur des transactions raisonnées, refusant de payer
le prix fort", ajoute Stéphane
Botz. Paris (où sont
réalisées 76 % des ventes) reste cependant une ville attractive "essentiellement
parce qu'elle est sous-cotée", poursuit-il.
mercredi 21 septembre 2016