Change (Côte-d’Or). Un nom prédestiné pour qui souhaite changer de vie. C’était justement le souhait d’Alexane Bonnier et Félix Duret, couple de trentenaires originaire de Lyon et en reconversion, qui s’est installé en janvier 2020 dans ce village des Hautes Côtes de Beaune de 220 habitants pour concrétiser leur rêve : fonder le premier hôtel de Tiny Houses. Ce mode d’hébergement, en plein développement, est inspiré de la tendance minimaliste et écologique. Et ce, dans un lieu “idéal : la Bourgogne est un territoire qui offre beaucoup de passage, même hors flux saisonniers, et Change se trouve juste à côté de la voie verte, détaille Alexane Bonnier. Quant à notre terrain, il offre une vue imprenable sur les vignes et notre maison est séparée du verger : parfait pour installer nos Cabottes”.
Approvisionnement local
Arrivées sur châssis depuis la Bretagne et l’Ain, ces quatre micro-maisons offrent un cocon 'vert' à une clientèle majoritairement citadine. “[Elles sont] fabriquées avec du bois non traité, de la colle sans solvant et peintes avec des ocres de Bourgogne”, précise Félix Duret. Les Cabottes sont louées à partir de 145 € par nuit (2-3 personnes) et jusqu’à 195 € (4 personnes). Pour aller au bout de l’expérience, l’une d’entre elles propose un toit amovible pour dormir à la belle étoile, l’autre une terrasse pour être en prise avec la nature, et une troisième est équipée de toilettes sèches. Toutes sont équipées de bain nordique chauffé au bois. “Pour aller au bout de la démarche écologique, nous faisons tout nous-mêmes : pain, confitures, yaourts, cookies…. et optons pour un approvisionnement local pour nos paniers gourmands à 23 € avec entrée, plat et dessert, qui sont servis sans contact en bocaux réutilisables et boites kraft pour les pique-nique du midi”, explique Alexane Bonnier, qui s’est formée à l’Institut Bocuse.
Après trois mois d’activité, le couple d’entrepreneurs, qui a investi 190 000€ pour ces micro-maisons, est plus que positif : “Notre prévisionnel bas se fixait sur 35 à 40 % d’occupation pour ne pas perdre d’argent, analyse Félix Duret. Fin août, nous étions à 90-100 %, dont beaucoup de locaux, et tous les week-ends sont réservés jusqu’en octobre.” Pour Alexane Bonnier, la crise sanitaire a joué : “Les clients se sentent en sécurité dans leur maison, sont isolés et se restaurent sur leur terrasse.” Mais l’offre alternative et originale séduit aussi parce que “les lieux sont chaleureux, personnalisés et on ne fait pas qu’y dormir : il y a des livres, des vinyles, des jeux, le bain nordique et des vélos électriques. Une cliente a fait l’ouverture et a réservé à nouveau pour septembre. C’est que ça lui a plu !”
Publié par Myriam HENRY