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Des ‘batailles gastronomiques’ au restaurant Duel

Restauration - mercredi 3 décembre 2008 10:02
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Montréal (CANADA) Dans le quartier branché du Village à Montréal, les chefs David Biron et Laurent Godbout se sont inspirés de leur émission de télé-réalité favorite, ‘Iron Chef’, pour concevoir un nouveau concept de restauration.



Côté gauche de la ligne jaune, le camp de David Biron, une grande tablée ; côté droit, celui de Laurent Godbout, à l’ambiance bistro.
Côté gauche de la ligne jaune, le camp de David Biron, une grande tablée ; côté droit, celui de Laurent Godbout, à l’ambiance bistro.

Les deux chefs, Laurent Godbout et David Biron, composent chacun un menu à partir de 10 thèmes communs : d’inspiration française pour le premier (qui possède plusieurs restaurants à Montréal, dont Chez l’Épicier et Version Laurent Godbout), et d’inspiration asiatique pour le second, l’ancien chef du sushi bar Yuzu à Québec. Aux duellistes d’attirer ensuite le chaland. Dès la réservation, les clients doivent choisir leur camp. Côté Laurent Godbout, c’est ambiance bistro. Côté David Biron, une grande tablée avec des insertions dans la table pour les bols. Les deux parties sont séparées par une ligne jaune. Chaque détail diffère (allant des verres jusqu’aux toilettes), que l’on soit assis d’un côté ou de l’autre.
Les thèmes, choisis par l’équipe du restaurant et les amis, changent tous les trois mois. Au menu cet automne : tapioca, texture, tourte, café, cup cake, grill, dessin animé… Les interprétations divergent radicalement. Sur le thème du dessin animé, David Biron crée une “Soupe des marais selon Shrek, crème de concombres et pommes de terre russet, purée dedammamé à la crème sûre, croquette de cuisse grenouilles confites (11 $CA/7 €). Pour Laurent Godbout, cela donne un plat principal intitulé ‘Hommage à Bugs Bunny’ (Soupe de carottes à la cannelle, grosse carotte blanche braisée façon vichy, risotto de carottes au chèvre, gratin de carotte et patate douce, sabayon à l’estragon - 27 $CA/17 €). Si la carte des desserts propose aussi les deux inspirations, il n’y a qu’un seul chef pâtissier : “Je suis à la fois Laurent et David, s’amuse Delmas, originaire de Rodez. Il revisite avec humour la poutine, le plat traditionnel de Montréal en lui donnant une interprétation asiatique (à l’ananas). Les employés sont tous formés aux deux types de cuisine. Entorse à la division, les clients peuvent commander un plat de David même s’ils sont assis chez Laurent, et vice versa.

Les clients votent
Chaque premier mardi du mois, les deux chefs se livrent une bataille autour de 10 thèmes exclusifs, et les cuisines sont ouvertes. Après un menu dégustation (85 $CA/55 €), les clients votent à main levée. Mais le duel reste bon enfant. Malgré un ticket moyen à 75 $CA (47 €) par personne, le restaurant attire une clientèle jeune. Ils sont tentés par lexpérience”, dit Fernando Touchette, le maître d’hôtel. Selon lui, un autre facteur du succès du restaurant réside dans les portions : On est un restaurant gastronomique, mais les portions sont conséquentes. David a la hantise que les clients aient encore faim après le repas.Le restaurant réalise en moyenne 40 couverts par jour. Les compères ne prévoient pas d’ouvrir d’autres restaurant sur le même concept dans l’immédiat. Devant le succès des soirées mensuelles (il faut réserver trois mois à l’avance), ils organisent une deuxième soirée le mercredi. Et prévoient aussi d’organiser prochainement des duels de chefs invités dans leur restaurant.
Laure Guilbault

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