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Edito du journal du 26-02-2009 : "Rituel"

Restauration - mercredi 25 février 2009 09:17
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La France est un pays rassurant. En ces temps de tourmente financière, qui semble ne jamais devoir finir, de dépression économique profonde, d’angoisses face un avenir plus qu’incertain, nous avons encore le temps de sacrifier à un rite immuable : la rumeur du prochain Michelin.
Bien sûr, l’exercice serait intéressant s’il se renouvelait, mais la critique gastronomique, c’est comme un fauteuil de sénateur : depuis des décennies, quelques caciques autoproclamés s’accrochent à leurs rubriques comme un ormeau à son rocher sans se rendre compte que les temps changent.
Alors, cette année encore, à la veille de la publication de l’édition 2009 qui commémore le centième guide rouge, les rumeurs se sont lâchées sur un mode convenu. Chacun y va de son ‘exploit’ de connaître le verdict de l’avenue de Breteuil avant tout le monde, et de déplorer - chanson connue - le ‘conformisme’ des inspecteurs, l’absence d’audace du Michelin, tout en expliquant, doctement, que le millésime en cours est sans intérêt ni imagination. Et par-là même, de conforter la notoriété de celui qu’ils veulent dénoncer !
Enfin, la date approche de la parution du livre tant attendu par l’ensemble d’une profession en quête de repères et d’identité.
Alors, comme rien n’est parfait, les contestations iront bon train sur l’attribution d’une étoile supplémentaire (alors qu’elle aurait été tellement méritée par un bar à sushis du Morvan profond ou une ferme-auberge de la haute vallée de l’Aude), sur le déclassement d’un ‘grand’ chef - contrairement au monde de l’entreprise ou de l’administration, il n’y a pas de petit chef en cuisine -, sur l’oubli d’un hôtel au bord de la Vézère ou à l’orée de la forêt solognote.
Car le Michelin compte autant d’inspecteurs que de lecteurs, un peu comme les sélectionneurs de l’équipe nationale de foot ou de rugby.
Il reste donc quelques jours à attendre pour découvrir ce qui reste, de toutes façons, une surprise pour la plupart des établissements sélectionnés, en n’oubliant pas que le guide Michelin est édité d’abord et avant tout à l’intention des automobilistes, et que l’activité principale de la firme de Clermont-Ferrand reste la fabrication de pneumatiques, qui représente 99,95 % des 16 milliards de chiffre d’affaires réalisé en 2008.
Mais comme le Michelin reste la bible du voyageur, la profession ne saurait ignorer son impact et son influence, influence qu’il a bien fallu partager depuis quelques décennies, avec des approches différentes, du GaultMillau au Routard, en passant par les guides sur internet.
Bon, comme il serait dérisoire de vous révéler aujourd’hui ce que vous saurez lundi prochain, il vous reste à prendre votre mal en patience, en feuilletant le dernier numéro de notre confrère Livre Hebdo, l’un des rares à avoir écrit des choses intelligentes sur le Michelin depuis quelques semaines en précisant : “Adoré ou contesté, le Michelin occupe systématiquement la première place des meilleures ventes annuelles de livres pratiques.” Un “livre pratique”, le mot est juste.
L. H.

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