Tables d’hôte, tables hautes

Paris (75) Les restaurants varient les styles. Hauteur, partage, la curiosité des clients est là.

Quand il parle des travaux de son restaurant (L’Épi Dupin, Paris VIe), François Pasteau est explicite : “Après treize ans d’existence, il fallait dépoussiérer l’ambiance et rompre avec la monotonie.” À côté des petites et plus classiques tables de bistrot, le chef a fait installer une table d’hôte dans la longueur de la salle, une table surélevée et entourée de chaises hautes, qui peut accueillir jusqu’à 12 personnes. Succès à la clé, au moment de réserver, certains clients précisent même vouloir être placés “à la table d’hôte”. Partager sa table avec des inconnus ne semble pas les incommoder, au contraire. La promiscuité ferait-elle un retour en grâce ? Oui et non, l’équipe en salle veille à ne pas trop serrer les couverts, quand même, et il y a toujours les clients qui aiment avoir leur table à eux, d’où l’intérêt de donner le choix et de proposer les deux.
Au restaurant de l’Hôtel Mama Shelter (Paris, XXe), installés un peu à l’écart, les grandes tables d’hôte et leurs bancs en bois (pour 8 ou 10 personnes) se distinguent des petites tables de la salle, et attirent irrémédiablement les clients du petit-déjeuner, les familles le dimanche midi, ou les grandes tablées de copains le soir. Bistrot ouvert il y a quelques mois, Glou (Paris, IIIe) a créé, dans son décor simple et épuré, une alternance de tables d’hôte surélevées et de tables de bistrot. Mets Gusto, nouveau bistrot chic et gourmand (Paris, XVIe), a, lui aussi, son lot de tables hautes, pour 2 ou 4 personnes, qui suscitent la curiosité de certains clients qui “comptent bien revenir pour essayer”.
Prendre de la hauteur, partager sa table avec des convives que l’on ne connaît pas, ou bien les deux à la fois, ces positions intriguent et trouvent une place dans de nouveaux agencements. Une façon de créer de la convivialité et de procurer une dynamique en salle. En tout cas, ça plaît.