Alain Ducasse "un peu chez lui" au Piémont
Restauration - jeudi 23 avril 2009 16:25
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Canale (Piémont) (ITALIE) Le chef multi-étoilé est le 3e à recevoir le prix Roero, pour avoir su traduire “le soleil, les couleurs, les parfums des jardins potagers méditerranéens” dans sa cuisine. Il s’est à nouveau engagé en faveur de la défense des “produits de qualité” et des “petits producteurs”.
Alain Ducasse est retourné au Piémont dont il apprécie la truffe blanche, les vins et la cuisine, basée sur la qualité des produits et la simplicité des goûts. Lauréat du prix ‘Roero : jardins potagers et fruitiers, un paysage familier’, décerné par l’Enoteca Régionale du Roero à Canale, dans le Piemont (Italie), il a été récompensé pour avoir su traduire “le soleil, les couleurs, les parfums des jardins potagers méditerranéens dans de merveilleuses créations de goût et de beauté”.
Acccompagné de Franck Cerruti, Alain Ducasse a longuement insisté sur "la nécessité d’acheter des produits de qualité, non seulement pour bien se nourrir mais aussi pour sauvegarder le travail des paysans, des éleveurs, des petits producteurs". "Il n’y a pas de cuisine sans bons produits et donc sans producteurs", a-t-il ajouté. Son parcours a été brièvement retracé lors d’une rencontre avec la presse, les vignerons et les habitants de Canale, laissant admiratif la plupart d’entre eux.
Dans une ambiance conviviale, il n’a pas échappé à la traditionnelle question : n’a-t-il pas la nostalgie de son métier de cuisinier lui qui est aujourd’hui à la tête de 27 restaurants dans 8 pays ? “Je choisis la ligne directrice et je délègue la responsabilité de l’exécuter à mes chefs. Comme ils s’entraînent deux fois par jour, ils sont meilleurs que moi. Mais je cuisine constamment dans ma tête, je voyage à la recherche de beaux et nouveaux produits. C’est un bonheur total que j’aime partager avec mes clients", a-t-il souligné.
La mémoire du cuisinier
Dans une région ancrée sur la tradition, Alain Ducasse a expliqué que les restaurants qu’il dirigeait respectaient la particularité culinaire des pays où ils étaient implantés, tout en soulignant : "L’ouverture aux autres est nécessaire. Le bien le plus important que nous partageons n’est pas la richesse, mais la connaissance.”
Davide Palluda (chef de l’Enoteca, 1 étoile Michelin) qui avait l’honneur de recevoir Alain Ducasse, a réalisé un déjeuner tout en finesse, laissant parler les produits de saison.
"L’objectif du prix est de démontrer que valoriser un produit signifie protéger et valoriser un paysage (...), que le jardin potager est la mémoire du cuisinier", a affirmé Luciano Bertello, le président de l’Enoteca Régionale. Les précédents lauréats ont été Antonio Santini (Dal Pescatore, 3 étoiles Michelin) et Michel Bras.
| Bernard Degioanni |
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