Actualités
Accueil > Actualités > Restauration

Édito du journal du 28-05-09: "La fin du supplément cornichon"

Restauration - mercredi 27 mai 2009 09:13
Ajouter l'article à mes favoris
Suivre les commentaires
Poser une question
Ajouter un commentaire
Partager :
Article réservé aux abonnés


Le phénomène est plus psychologique que statistique, mais il ne serait pas réaliste de ne pas en tenir compte : les clients ‘ressentent’ une baisse de pouvoir d’achat qui les conduit à devenir de plus en plus fourmis et de moins en moins cigales. Même si les chiffres de l’Insee confirment, pour ces derniers mois, une évolution inverse des revenus.

Ce n’est certes pas la première fois dans l’histoire économique récente que l’on assiste à un retournement des comportements vers un prétendu ‘retour aux valeurs’, une attitude de consommation ‘responsable’ face à une société qui pousserait à la démesure. On y avait déjà eu droit en 1968, surtout dans les beaux quartiers où les trotskystes abandonnaient parfois leur Spitfire pour prêcher la bonne parole à Billancourt, puis à l’aube de l’an 2000, ce n’est pas si lointain, sans oublier les actuels thuriféraires d’un rousseauisme à la sauce écolo.

Et l’étude Restauration 2008 de Gira Sic Conseil, dont vous pouvez prendre connaissance dans ce numéro, confirme une tendance qui oblige les professionnels à une nouvelle approche de leurs prestations. Juste deux chiffres extraits de l’étude : l’an dernier, le ticket moyen a baissé de 2,29 % et le nombre de repas consommé hors domicile a reculé de 0,85 %, une tendance qui dément l’évolution constatée depuis 2002.

Que faire, à l’heure où l’opinion est conditionnée par l’attente d’une baisse des prix consécutive au passage de la TVA à 5,5 % à partir du 1er juillet ?

Écouter les spécialistes de la presse consumériste peut se révéler instructif. Le patron d’une revue célèbre pour ses combats contre les excès des industriels ou des distributeurs relevait récemment les sources d’agacement du consommateur quand il va au restaurant ou au café. Bien sûr, la liste est longue, mais deux ou trois exemples de pratiques héritées du bon temps de la ‘limonade’ sont révélateurs d’un nécessaire coup de balai si la profession ne veut pas voir les nouvelles générations continuer de se jeter sur les fast-food ou les machines à distribuer du café et des sandwiches. Ainsi, et ce n’est pas pour le plaisir de l’anecdote : faut-il facturer 50 centimes d’euro la goutte de lait qui fait d’un express une ‘noisette’ ? Faut-il continuer à faire du ‘supplément cornichon’ dans le sandwich une source de rentabilité à faire pâlir d’envie tous les diplômés des business schools ? Sans oublier quelques autres joyeusetés comme ‘l’allongé’ qui permet de vendre l’eau du robinet au prix d’un grand cru ?

Bref, le client d’aujourd’hui est de plus en plus près de ses sous, la déferlante de ‘discount’, du ‘low cost’ et autres soldes quasi-permanentes l’ont transformé en gestionnaire pointilleux de ses dépenses.

À la profession d’en tenir compte, en réussissant , par l’innovation et la communication, l’étape du 1er juillet, sans oublier toutefois que ses clients attendront toujours de passer un moment de détente, de convivialité et de découverte dans un restaurant.

 
L. H.

Journal & Magazine
SOS Experts
Une question > Une réponse
Vins au restaurant
par Paul Brunet
Services
  Articles les plus lus