Actualités
Accueil > Actualités > Restauration

Edito du 17-07-09 : "Procès d’intention"

Restauration - jeudi 16 juillet 2009 09:05
Ajouter l'article à mes favoris
Suivre les commentaires
Poser une question
Ajouter un commentaire
Partager :
Article réservé aux abonnés


Il fallait s’y attendre : à peine quinze jours se sont écoulés depuis la mise en application de la TVA à 5,5 % sur la restauration, et c’est déjà un véritablement déchaînement médiatique.

À la décharge des ‘informateurs’ si rapidement pétris de certitudes, il est vrai que les prix en vacances font partie de ces incontournables ‘marronniers’ de l’été que tout journaliste en mal d’imagination se doit de traiter dès le début de la saison.

Et cette année, il faut bien admettre que la date du 1er juillet, pour une mesure destinée à s’inscrire dans la durée, ne pouvait qu’inciter à des commentaires hâtifs, sinon plus ou moins bien intentionnés.

Y compris par des observateurs dont on aurait pu espérer une meilleure capacité à l’analyse, et non pas la facilité de la démagogie ambiante autour du coût des vacances forcément trop chères. D’autant que l’indignation semble très sélective. Nul ne semble offusqué aujourd’hui par le prix du carburant alors qu’un litre de sans plomb s’affiche à plus de 1,30 €, contre - par exemple - 1,06 € en Espagne…

Pour en revenir à la restauration, il est surprenant qu’en si peu de temps - pas plus de deux semaines -, il soit possible de tirer des conclusions péremptoires sur la mise en application des engagements de la profession en contrepartie de cette fameuse baisse de TVA, qui n’a rien d’un cadeau fiscal.

Certes, il n’est pas facile de communiquer sur un thème aussi peu attirant que la fiscalité, mais les établissements de chaîne ont manifestement pris l’avantage dans l’affichage avec tout le savoir-faire marketing qui les caractérise. En revanche, du côté des ‘indépendants’ - appellation abusive dans la mesure où elle englobe aussi bien le restaurant gastronomique que le bistro de quartier -, il est beaucoup plus compliqué d’afficher haut et fort une baisse des prix, dont la formulation, telle qu’elle a été établie par le Gouvernement, relève davantage de l’instruction fiscale que du dépliant publicitaire.

D’où un ‘ressenti’ par la clientèle d’un certain immobilisme de la part des établissements où la mise en œuvre des fameux 11,8 % sur 7 prestations choisies dans une liste de 10 références (vous suivez ?) tourne vite au casse-tête. Sans oublier que les additions comportent désormais deux taux de TVA puisque les boissons alcoolisées restent à 19,6 %.

Et puis il est indispensable de considérer que cette mesure est non seulement destinée à la baisse des prix, mais également à l’emploi, les salaires et l’investissement. Or, le financement de ces affectations indispensables ne peut bien évidemment s’opérer que sur la ‘marge’ dégagée entre la baisse de la TVA et le maintien de certains prix à leur niveau antérieur. Tout autre argument est non seulement irrecevable sur le plan financier, mais procède à la fois d’une ignorance profonde de l’entreprise, et, hélas, du procès d’intention intenté par les professionnels du dénigrement.
L. H.

Journal & Magazine
SOS Experts
Une question > Une réponse
Gestion en CHR : outils pratiques
par Jean-Claude Oulé
Services
  Articles les plus lus