Geir Skeie, un après-Bocuse d’or en point d’interrogation
Restauration - jeudi 15 octobre 2009 00:12
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NORVEGE En janvier 2009, le jeune Norvégien remportait le Bocuse d’Or à Lyon. Aujourd’hui, il est en plein questionnement.
« Maintenant ? Je suis au chômage », dit Geir Skeie avec un sourire. Neuf mois après avoir supplanté près de vingt collègues lors du Sirha à Lyon et tenu à bout de bras le trophée du Bocuse d’Or devant une foule en délire, il est aujourd’hui sans travail volontairement.
Jusqu’au concours, il était aux fourneaux du Mathuset Solvold avec son propriétaire Odd Ivar Solvold, dans le sud du pays à Sandefjord. De retour en Norvège, la statuette à l’effigie de Paul Bocuse dans ses valises, il a décidé de faire un break. « J’avais 13 ans lorsque je me suis fixé comme objectif de remporter le Bocuse d’Or. J’ai travaillé comme un fou pour réussir. Je ne pensais qu’à ça. Maintenant, j’ai réalisé mon rêve. J’ai besoin de nettoyer mon esprit et de réfléchir à ce que je veux faire de ma vie, me trouver un nouveau but, une nouvelle énergie », explique le Norvégien de 28 ans.
Il en a profité pour répondre aux multiples sollicitations qui attendent le champion du monde de la cuisine : interviews en série, participation à de nombreuses manifestations, repas à l’étranger (Dubaï, Singapour, Espagne…), publicités… Il vient même de sortir son premier livre (à compte d’auteur) avec ses recettes fétiches.
Invité par l’Ambassadeur de Norvège en France afin de réaliser un cocktail à Paris, il a rendu visite à des collègues, Yannick Alléno et Philippe Mille (3ème au Bocuse d’Or en janvier dernier), Michel Roth, Michel Bras, Serge Vieira, Yannick Delpech, Pascal Auger. L’ancien stagiaire de Michel Rostang regarde la vie trépidante des chefs étoilés et ne les envie pas. « Ils travaillent tout le temps et longtemps. En Norvège, il n’y a pas de chefs de 50 ans. On s’arrête avant. Et je veux profiter de ma vie de famille, dit le jeune homme. Pas grisé par la notoriété ? « Les chefs ne sont pas des stars chez nous. Il y a un chef connu, Eyvind Hellstrom, La Bagatelle à Oslo (2 étoiles Michelin) qui a son émission télévisée. Il n’y a que les gens qui s’intéressent à la gastronomie qui ont entendu parler de moi ». Envie de conquérir des étoiles ? « En Norvège, le Michelin ne décerne pas d’étoiles en dehors de la capitale. Or, à Oslo, il faut être ouvert tout le temps. Je me verrais plus dans un système d’ouverture saisonnière, sur la côte ou en montagne, puis fermer quelques mois, souffler, voyager, découvrir… ». Et travailler à l’étranger ? « Pourquoi pas, mais je retournerai chez moi », assure Geir Skeie. Là, c’est une certitude !
Nadine Lemoine |
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