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TVA à la Réunion : une baisse peu perceptible

Restauration - vendredi 30 octobre 2009 10:43
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Le Tampon (974 - Réunion) À la Réunion, la baisse de la TVA n'est pas tant sujette à polémique que dans l'Hexagone. Il faut dire qu'elle est nettement moins bénéfique au consommateur, puisque le taux de TVA est passé de 8,5 % à 2,1 %.



Philippe Doki-Thonon, président de l'Umih Réunion.
Philippe Doki-Thonon, président de l'Umih Réunion.

Comme dans d'autres départements et territoires d'outre-mer, la fiscalité relève d'un régime spécifique à la Réunion. La TVA en restauration était à 8,5 % (au lieu de 19,6 %) ce qui s'expliquait par l'existence d'une autre taxe, l'octroi de mer, touchant les biens importés, afin de protéger les producteurs locaux.

Néanmoins, l'Umih Réunion s'est engagée comme les autres organisations métropolitaines sur le contrat d'avenir, ce qui a abouti à une baisse de la TVA à 2,1 % dans l'île. “90 % de nos 200 adhérents ont appliqué la baisse de la TVA”, précise Philippe Doki-Thonon, président de l'Umih Réunion. Mais, bémol : “Cela représente moins de 50 % des établissements de l'île. Je regrette que l'ensemble des restaurants n’ait pas joué le jeu. Je suis surpris, c'est un combat que l'on menait depuis longtemps.” Alors, comment expliquer cette situation ?

“Il faut laisser du temps à la profession. L'accord a été signé sur 3 ans, poursuit Philippe Doki-Thonon. Concernant les embauches, nous sommes en difficulté. Avec la crise, il faudra attendre 2 ans pour que les entreprises se refassent une santé.” La dégradation de l'activité est palpable depuis le début de l'année : “- 20 % de chiffre d'affaires, notamment en raison du deuxième trimestre catastrophique. Les hôtels enregistrent une baisse de leurs réservations de 15 à 20 % par rapport à la même période.”

“On joue le jeu”

Par ailleurs, la baisse de la TVA est moins perceptible qu'en France métropolitaine. "Ça se joue au centime d'euro, 13,20 € au lieu de 14 € pour un plat fini par exemple, souligne Bernard Philippe, chef exécutif du domaine de Francheterre, à Sainte-Suzanne. J'ai baissé les prix sur ce que je pouvais, comme la viande de porc, fabriquée localement. Sur une trentaine de produits à la carte, 8 à 9 plats ont bénéficié d'un taux réduit." Au Roland Garros, établissement de Philippe Doki-Thonon à Saint-Denis, “le menu du jour affiche une baisse d'un euro, à 14,50 €. Psychologiquement, le consommateur est content de voir que l'on joue le jeu”. “Vu la conjoncture, ajoute Bernard Philippe, les grosses structures ont gardé leur personnel et préféré investir plutôt qu'opter pour une réduction des prix sur la totalité de leur carte. Les restaurateurs n'ont ni les moyens ni la trésorerie nécessaire.”

“Les charges sociales ont augmenté ainsi que plusieurs taxes, plaide de son côté Eric Lavalle, restaurateur au Tampon. À cela, s'est ajouté l'accord Cospar” (Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de la Réunion), stipulant une augmentation de 50 € pour les plus bas salaires. Un accord signé fin avril 2009 par l'Umih, membre du Medef, en répercussion de la crise au Antilles, et applicable dès le 1er mai. “Au final, toutes ces augmentations ont annulé l'effet positif de la baisse de la TVA que j'ai cependant appliquée, fait remarquer Jean-Claude Cléret, chef du Harim's à Saint-Pierre.

Michel André

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