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Un repas de prestige annulé par une manifestation

Restauration - mardi 15 décembre 2009 18:58
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Alès (30) Collectif de chômeurs, Nouveau parti anticapitaliste et Parti communiste étaient opposés à cette soirée facturée 650 €. Ils ont obtenu gain de cause.



L'Assiette alésienne privée de cette soirée de prestige par une manifestation.
L'Assiette alésienne privée de cette soirée de prestige par une manifestation.

Basé dans l’Ardèche et dans le Gard, Éric Rouyer est un caviste qui organise également, à travers la France, des repas dégustation qui lui permettent de faire découvrir de très grands vins à une clientèle d’amateurs éclairés. Quelques mois après l’ouverture d’une boutique à Alès, il avait décidé de proposer, dans la ville gardoise, une telle soirée limitée à 12 convives qui dégusteraient romanée-conti, richebourg, Clos de Vougeot ou Vega Sicilia autour de plats signés Stéphane Doucet. Un chef formé dans le moule de la belle gastronomie et qui anime depuis quatre ans L’assiette alésienne, avec son épouse Virginie.

Montant de l’addition prévu par client : 650 €, essentiellement en raison du prix des bouteilles choisies. L’idée a visiblement choqué certains acteurs de la vie sociale et politique gardoise. Et le 10 décembre, en début de soirée, une soixantaine de personnes issues d’un collectif de chômeurs, du Nouveau parti anticapitaliste et du Parti communiste se sont rassemblées devant le restaurant. Une soupe populaire était improvisée dans la rue et des tracts distribués aux passants. “C’est la crise, mais pas pour tout le monde ! Cette démonstration d’opulence est une provocation indécente ! 2 000 € la bouteille : c’est le revenu de cinq mois de RSA…”, pouvait-on lire, notamment.

À l’heure du rendez-vous fixé aux douze convives, dont certains venant de fort loin, l’organisateur décidait de reporter la soirée. Les restaurateurs, prestataires de service, n’étaient guère décidés à commenter cette histoire. “Nous voulons tourner la page. Nous n’aurions jamais imaginé cela et nous ne comprenons pas pourquoi nous avons été pris pour cible alors que nous proposons des menus à petits prix et qu’au déjeuner nous servons beaucoup de salariés. On nous a empêchés de travailler, de gagner notre vie, de payer notre personnel et au-delà, ceux qui manifestaient ont oublié que le RSA, c’est nous qui le payons grâce à nos clients.” Marqués, meurtris, même, ils ont effacé les inscriptions insultantes sur leur façade et apprécié le soutien moral de leurs voisins commerçants et plus encore de leurs clients.

Jean Bernard

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