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Julia Gosea à la conquête du monde du vin

Restauration - mercredi 29 septembre 2010 16:59
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Nice (06) À 27 ans, cette sommelière roumaine, demi-finaliste au concours de Meilleur Sommelier du Monde 2010, étonne par sa culture et sa passion du vin.



Jeune prodige ou bête à concours ? L’histoire de la sommellerie, dans laquelle elle s’est glissée depuis à peine trois ans, le dira. Mais à écouter Julia Gosea parler du vin avec passion, culture et sensibilité, on se dit que cette Roumaine de 27 ans, née à Craiova, se fera un nom. À Nice, à La Cave de l’Origine d’Isabelle Ponsolle et Carlo Ferreira, dont elle est l’actuelle sommelière, elle est dans son univers. Des crus d’ici et d’ailleurs, un lieu de découvertes vigneronnes et en cuisine, un Bourguignon - Julien Perrier - avec qui elle soigne les accords mets-vins. C’est sans doute ce qui a convaincu Julia (Iulia en roumain) de donner une partie de son temps à ce délicieux bistrot-restaurant-boutique tout en préparant épreuves et championnats.

De Camus à Bocuse

Quel parcours ! Encouragée par son père, universitaire en génie électrique, chercheur et fervent francophile, son enfance n’est que curiosité et soif d’apprendre. Danse, musique classique, anglais, études littéraires (elle lit Sartre, Proust, Camus, Ionesco...), mais aussi cuisine (soupes roumaines et plats français) et lectures gourmandes, d’Escoffier à Bocuse. À 14 ans, elle publie une pièce de théâtre et obtient son brevet, seule élève de Roumanie à obtenir 10/10. Infatigable, elle consacre ses nuits aux études, les mathématiques sont sa poésie de linfini et elle finit major de sa promotion dans le plus prestigieux lycée de Roumanie.

En 2002, elle s’inscrit à l’Université Claude Bernard de Lyon pour devenir ingénieur en sciences appliquées... Mais consacre ses temps libres à sillonner marchés de villages et fêtes du vin en Bourgogne, Vallée du Rhône et Beaujolais. Je goûtais, janalysais, je prenais mille notes.” Elle passe brillamment son Capes mais ne sera pas enseignante. D’une grande sensibilité olfactive, encouragée par les sommeliers lyonnais, elle change de voie. «Javais découvert Slow Food, dont je suis aujourdhui la vice-présidente à Lyon, et animé des ateliers (Banyuls et chocolat...). Je partais en bus ou en train avec ma valise, mon carnet et mon stylo parcourir les vignobles». Après un stage à l’Auberge de l’Ill, elle s’inscrit à l’université du vin de Suze-La-Rousse et surprend les plus aguerris. Je suis une combattante, jaime la fièvre des concours, franchir des barrières.” En 2008, elle termine 2e meilleur sommelier du Trophée de Roumanie, une première pour une femme. En 2010 elle est demi-finaliste au Championnat du monde de la sommellerie à Santiago du Chili, puis remporte les concours d’Agecotel à Nice et des Étoiles de Mougins, suit un stage au Château du Rouet en Provence et ses cours de sommellerie à Aubagne. Belle récolte pour cette passionnée au parcours atypique et à l’énergie stupéfiante, licenciée en mathématiques, diplômée de sommellerie en candidat libre au lycée hôtelier François Rabelais à Lyon et auteur du livre de cave de la famille royale de Roumanie !

Coup de foudre à Vinexpo
Enfin, il y a le coup de foudre, Vinexpo 2009, la rencontre avec Bruno Scavo, chef sommelier à la Société des Bains de Mer pour le Sporting Monte-Carlo et le Casino. L’amour du métier les réunit et ils préparent ensemble les prochaines étapes. Iulia n’est pas issue du monde du vin mais elle s’apprête à le conquérir. Avec Bruno, je prépare le concours de Meilleur Sommelier dEurope, à Strasbourg, fin novembre. Ensuite, ce sera le Mondial de Tokyo en 2013! Rien ne semble devoir arrêter Iulia, humble et volontaire, qui a surmonté jalousies et parfois xénophobie et adore la France. Bientôt la première femme meilleur sommelier du monde ?
Jacques Gantié

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