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Delphine André : la passion du beau et du bon

Restauration - mercredi 6 octobre 2010 15:15
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A priori, rien ne prédestinait cette avocate de formation à diriger une entreprise de transports et un chaîne d’hôtels. Rien, sinon la passion des ‘belles choses’ héritée de ses grand-père et père.



Delphine André : 'Je n'ai jamais ressenti que l'on ait pu me rejeter parce que j'étais une femme, par contre, on m'a testée.'
Delphine André : 'Je n'ai jamais ressenti que l'on ait pu me rejeter parce que j'étais une femme, par contre, on m'a testée.'

Bien des années plus tard, Delphine André en conserve encore un souvenir ému : pour fêter son seizième anniversaire, son père l’amène chez Pic à Valence. Et, religieusement ou presque, elle découvre la magie d’un restaurant 3 étoiles Michelin. “Mon père cultivait la discrétion et aimait le travail bien fait. Bon vivant, il avait envie de faire partager ses coups de cœur.”

Évoquant ses souvenirs, elle glisse aussi les mots dont son grand-père avait fait sa devise : “les plus belles choses sont exceptionnelles”. Elle l’a fait sienne et l’applique aujourd’hui dans le groupe hôtelier qu’elle dirige (1).

L’hôtellerie et la restauration, fatalement ! Y pensait-elle alors qu’elle était avocate ? En 1991, le décès brutal de son père l’amène à intégrer un groupe de transports, dont elle est présidente depuis 2000. Il compte aujourd’hui 6 500 salariés.

La suite, à l’en croire, tient aux circonstances, et à sa passion de la montagne. Dès l’âge de huit ans, elle fait du ski, découvre Val-d’Isère et s’entiche de cette station. Louis Bonnevie, moniteur de ski, évoque avec elle un futur établissement de luxe. Et comme elle a envie de créer une branche “plus féminine” au sein de son groupe, le dialogue est constructif. “L’Hôtellerie ? J’avais ça dans un coin de ma tête, car j’aime beaucoup la relation humaine, le contact du terrain. Et un jour de septembre 2001, du télésiège, je suis tombée en arrêt sur l’établissement de la famille Terrini. Entre nous, le courant est bien passé. Ils m’ont aidé à finaliser le projet quand nous sommes devenus propriétaires des Barmes de l’Ours.”

C’est le premier élément d’un groupe en développement. L’occasion pour Delphine André de découvrir l’univers de l’hôtellerie. “Cette envie personnelle est devenue passion. Ce milieu est très ouvert et donne accès à de nombreuses personnalités, dans tous les domaines. J’ai fait des rencontres que je n’aurai pas faites autrement. Je n’ai jamais ressenti que l’on ait pu me rejeter parce que j’étais une femme. Par contre, on m’a testée”, précise-t-elle sobrement.

Après les Barmes de l’Ours, elle ajoute d’autres maillons à cette (petite) chaine. Elle impulse un développement qu’elle suit avec attention : “L’hôtellerie n’est pas la ‘danseuse’ du groupe puisque tout ce que je fais doit être rentable. Je suis une actionnaire pénible (sic) : le résultat est nécessaire mais pas suffisant”, explique celle qui avoue regarder la rentabilité. Mais aussi “la qualité et l’âme”, ce qui la pousse aujourd’hui à vouloir tirer le groupe vers le haut sans renier ses principes. “Il est important de créer une cohérence afin que cet ‘art de recevoir’ soit  à mon image.”

Elle développe sa vision des choses. Parle de développement et d’acquisitions (trois établissements en deux ans). “C’est souvent une histoire de rencontres. Lorsque les opportunités se présentent, nous achetons toujours les murs et le fonds. Même si je suis affective et instinctive, l’avis du directeur financier reste prépondérant. J’ai besoin de quelqu’un qui soit analyste. Je crois beaucoup en l’équipe où les rôles sont distribués mais où chacun a sa liberté de parole.”

Quatre établissements en 2010. Combien dans quelques années ? Elle sourit. “Je ne fixe pas de limites, ce serait trop triste. À défaut d’homogénéité il faut une cohérence, des valeurs…”
P. E.

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