Au Bon Accueil : vivre avec son temps sans rien renier

Alban (81) Propulsé dans l’affaire familial à 28 ans, en 1975, Jacques Bardy a peu à peu installé sa patte, tout en respectant les traditions d’un terroir qu’il souhaite faire évoluer.

Jacques Bardy a repris une affaire de femmes : celle de sa grand-mère et de sa mère. “J’étais le dernier de quatre enfants. Je savais ce qui m’attendait. Après l’école hôtelière de Mazamet, j’ai effectué quelques saisons avant d’être propulsé dans l’affaire familiale en 1975. J’avais 28 ans. Je n’ai eu la passion pour ce métier que quinze ans plus tard”, dit-il.

Sa mère est restée en cuisine pendant une dizaine d’années jusqu’à ce qu’elle soit octogénaire. “Quand on est jeune, on veut imposer sa façon de voir les choses. J’ai apporté plus de légèreté, davantage de poissons. Ma mère faisait des plats en sauce, des tripoux ou des blanquettes. Les gens venaient chez nous depuis plusieurs générations pour ce type de plats”, se remémore-t-il.

Tenir compte des habitudes
Aujourd’hui, carte et menus se partagent entre 50 % de plats traditionnels et 50 % de plats qu’il qualifie d’“évolutifs” : “On doit tenir compte des habitudes. Le premier mardi de chaque mois, je propose un menu jour de foire, même si la foire à Alban n’existe plus depuis nombre d’années. En zone rurale, c’est la clientèle locale qui permet de faire fonctionner l’entreprise”, souligne Jacques Bardy.
Le changement a aussi concerné la partie hôtellerie. Les chambres ont été refaites il y a trois ans et leur nombre a été ramené de 20 à 11 pour plus de confort. Sylvie Bardy, l’épouse de Jacques, s’occupe de la salle. Ils se sont connus au restaurant quand, à 16 ans, elle y effectuait son premier stage.