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Un hôtelier français au service des élites anglaises

Restauration - jeudi 7 juillet 2011 16:49
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Oxford (GRANDE-BRETAGNE) Yannick Joseph dirige la restauration du plus vieux college d’Oxford. Dans la grande tradition des majordomes anglais, ce poste atypique demande autant de technicité que de flegme au sein d’une université qui a vu défiler une quinzaine de prix Nobel.



L’économiste Adam Smith, l’écrivain Aldous Huxley, Boris Johnson, le maire de Londres ou le roi Harald de Norvège… tous ont usé leur redingote sur les bancs de Balliol, le plus ancien des 38 ‘colleges’ (terme désignant les institutions indépendantes qui le constituent) de l’université d’Oxford. Celle-ci dispute chaque année sa réputation, à coup d’aviron sur la Tamise, avec l’éternel rival de Cambridge. Les vieilles pierres de ce lieu illustre datent de 1263. Elles auraient pu servir de décor au film Harry Potter. On y retrouve le même cérémonial quà Balliol. Un grand hall tapissé des portraits danciens élèves illustres et des tables de 50 mètres autour desquelles les étudiants sassoient mais aussi une table haute derrière laquelle les professeurs surplombent la salle. Cest moi qui sonne le gong et annonce comme un aboyeur que le repas est servi. Le bruit des fourchettes succède alors à la bénédiction en latin prononcée par le doyen des professeurs, explique cet ancien de l’école hôtelière de Grenoble qui encadre une équipe de 40 personnes et annonce un salaire de 30 000 € annuel doté de nombreux avantages.

Ma mission sinscrit dans la tradition du majordome anglais, un métier très respecté ici. Mon rôle est de savoir que le révérend Dupree est allergique aux huîtres et que le professeur Hannabus naime pas lail sauvage et les épinards. Le vocable ‘OK’ nexiste pas mes collaborateurs doivent dire certainly[certainement, NDLR], être polis, distants, calmes et ne jamais courir. Je suis responsable de six halls qui reçoivent de multiples conférences et événements prestigieux. Ces espaces classés sont gérés comme les salons de Matignon ou du Sénat, précise le quadragénaire, qui travaille avec un chef français, Bertrand Faucheux

Un dîner en kilt
Pour résider au Balliol College, les 800 étudiants payent 5 000 livres (5 600 €) par trimestre. Yannick Joseph a la responsabilité de la restauration mais aussi des chambres car le college se transforme en hôtel de luxe le temps des vacances. Ma formation hôtelière et mon expérience dans les palaces, surtout au Beau Rivage de Lausanne en Suisse, me sont précieuses car le service à lassiette na pas relégué la presse à canard au grenier, ajoute celui qui pourrait un jour accéder au poste suprême de ‘bursar’ - l’intendant.
Parmi les événements annuels qu’il apprécie le plus, Yannick Joseph évoque le pittoresque Bonfire, le nouvel an écossais. Les 200 membres du club écossais se réunissent pour un dîner en kilt dans le grand hall. Le Haggis [la panse de brebis, plat traditionnel écossais, NDLR] est présenté sur un plat en argent au président du club qui le tranche avec un sabre au son de la cornemuse, puis le service du repas sengage. Lunique boisson est le whisky, explique le Français avant de conclure : Nespérez pas voir un jour un élève de Balliol rouler sous la table. Avec Facebook, cest bien trop dangereux pour de futurs Nobel.”
Francois Pont

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