La Méditerranée scintille à l'horizon, juste griffée par les sillages des chaluts qui rentrent de la pêche. Ce panoramique enchante Anne Majourel jour après jour. Après plus de vingt ans dans les Cévennes gardoises, elle a mis le cap sur Sète. Sa nouvelle adresse, la Coquerie, est nichée sur les hauteurs de la ville, blottie contre le cimetière marin. Un comptoir de cuisine, 15 couverts dans la salle vitrée sur trois côtés, bientôt une terrasse pour les beaux jours. La mer est tout aussi présente dans l'assiette. La pêche des halles toutes proches inspire sa cuisine sincère et spontanée.
En 2009, elle cédait son hôtel-restaurant gastronomique, les Demeures du Ranquet, qui lui avait valu une étoile en 2005. Après deux ans de réflexion, elle décide finalement de continuer à cuisiner, "parce qu'à 50 ans, c'est ce que je savais faire de mieux !"
Sète, la ville de son mari Jean-Luc, a d'abord été un choix de vie, puis s'est imposé comme le seul endroit possible pour ce nouveau projet. Elle a cherché un cadre pouvant l'accueillir, répondant à ses exigences : lumière, vue et facilité d'accès pour ses clients. Au printemps 2011, elle acquiert finalement cet ancien bar à sushis, isolé et fermé depuis des années. Elle le réaménage en petit écrin avec l'architecte Christian Biecher. Derrière son comptoir, elle peut travailler face à ses clients, en duo avec Guillaume Leclère qui la secondait déjà au Ranquet.
Un concept séduisant
De chef de chantier en juillet, elle redevient chef de cuisine en septembre 2011. Elle opte pour un menu unique, inventé midi et soir, écrit à la main sur une coquette carte beige. Ce concept s'avère en phase parfaite avec la clientèle. "Les gens n'ont plus envie de choisir ; ils apprécient de se laisser guider", 'les yeux fermés' - comme l'annonce le menu - entre produits de pêche locale, légumes de saison et herbes cueillies le matin même au jardin. Le tout accompagné d'une carte de vins "flamboyante dans l'excellence" et volontairement à faible coefficient pour inviter à la découverte. Cette étoile salue la deuxième vie culinaire d'Anne Majourel, sa cuisine intime et le choix de la connivence avec ses clients.
Publié par Anne Sophie Thérond