100 % des professionnels du Mont-Saint-Michel mécontents

Mont-Saint-Michel (50) Des restaurants vides le soir, des locaux qui ne viennent plus, des groupes étrangers réticents… Le nouvel accès au Mont-Saint-Michel, inauguré en avril, a plombé la saison de ses hôteliers et restaurateurs.

Publié le 16 octobre 2012 à 12:57
Le chiffre, donné par une étude de la CCI Sud-Manche, est sans appel : 100 % des professionnels du Mont-Saint-Michel pensent que le nouvel accès au site a eu un impact négatif sur leur activité. Touchés eux aussi par la crise économique et le mauvais temps, certains estiment que leur activité a baissé de 15 % supplémentaires par rapport à leurs confrères bretons et normands. Inauguré en avril dernier, le nouvel accès avait pour but de redonner au Mont son aspect d'origine : une cité médiévale entourée par la mer. Pour cela, le parking situé jusque-là à ses pieds a été reculé de 2,5 km. Désormais, après avoir garé sa voiture, on doit marcher sur 1 km, puis prendre une navette qui nous dépose à 500 m de la cité. Le trajet prend au moins 40 min.

20 000 couverts perdus

Trop loin, trop fatiguant, surtout s'il pleut, que l'on est âgé ou que l'on a des enfants. Dès 17 h 30, les ruelles se vident et ce sont les restaurateurs qui en pâtissent. Jean-Yves Vételé, propriétaire de plusieurs hôtels et restaurants situés entre les parkings et les départs des navettes, au lieu-dit La Caserne, estime avoir perdu 20 000 couverts cet été par rapport à 2011. Mais c'est la perte de la clientèle locale, qui vient surtout en hiver, qui pose le plus gros problème. Car pour eux, la sortie spontanée au Mont-Saint-Michel le soir ou le week-end, c'est fini. Après 19 heures, s'ils veulent dîner à la Caserne, ils sont obligés de réserver et de payer 1,50 € pour passer les barrières. Et s'ils veulent dîner sur le Mont, c'est encore pire : ils doivent payer 2,50 € pour garer leur voiture sur les parkings extérieurs, puis marcher jusqu'aux navettes. "Ils ont l'impression qu'on leur a volé le Mont-Saint-Michel", explique Patrick Gaulois, propriétaire de plusieurs établissements sur le Mont.

À la conquête des groupes

"Nous avions anticipé cette baisse, ajoute Jean-Yves Vételé, et nous sommes allés chercher la clientèle des groupes." Une stratégie qui a évité la catastrophe à ses établissements situés à La Caserne, mais qui ne semble pas transposable sur le Mont, devenu plus difficile d'accès pour les groupes. "Des tour-opérateurs avec qui je travaillais depuis vingt ans m'ont prévenu qu'ils arrêtaient. C'est trop compliqué pour eux", selon Patrick Gaulois. Par contre, que ce soit sur le Mont ou à la Caserne, le nombre de nuitées n'a pas baissé, grâce aux réservations sur internet. Chargé du projet, le Syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel se dit soucieux d'améliorer cette situation.

Mais le problème est complexe car les professionnels n'ont pas les mêmes attentes selon qu'ils sont sur le Mont ou à la Caserne. Pour les Montois, la solution est simple : les navettes doivent partir des parkings et traverser la Caserne pour que les gens n'aient pas à marcher. Mais les professionnels de la Caserne craignent de voir ainsi les touristes leur passer sous le nez. D'autant plus qu'allonger le trajet des navettes coûterait plus cher. Tous semblent néanmoins d'accord sur l'idée de lever les barrières après 19 heures pour que les locaux puissent venir dîner. Les discussions entre professionnels et Syndicat mixte continuent. Des améliorations devraient être proposées en décembre.

Publié par Julie DURAND



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