Face à la concurrence des boulangeries, coffee-shops et snacks – en particulier à l’heure du déjeuner -, les restaurants doivent s’adapter. De quelle façon ? En multipliant les séquences de repas, à l’instar du brunch ou de l’afterwork, mais aussi en misant sur un agencement plus fonctionnel, une décoration plus incarnée, pour se différencier des concurrents et fidéliser une clientèle qui veut boire, manger, se détendre, mais aussi recharger son téléphone, checker ses e-mails ou encore participer à une visioconférence.
Pas si simple ? Architectes et designers font preuve d’imagination pour inspirer, voire accompagner ces transformations. Durant les 5 jours du salon EquipHotel, les scénographies de certains d’entre eux peuvent donner des idées d’aménagement, sans forcément tout casser, ni grever son budget. Un exemple : la conception du VIP & Press Club d’EquipHotel a été confiée à Joran Briand et Arnaud Berthereau, fondateurs du studio éponyme, spécialisé dans le design d’espace. Leur parti pris : faire la part belle au comptoir, le long duquel on peut boire, partager une planche de charcuterie ou une assiette de frites, brancher un cordon électrique, travailler… Le tout dans un décor où le rond sert de toile de fond. Une forme simple, graphique, qui se retrouve au sol, sur les cloisons, le dessus des tables et fait écho aux globes lumineux suspendus, telle une rythmique, voire une thématique que l’on décline selon ses besoins ou ses envies.
Répondre aux attentes d’une clientèle en quête de soirées animées
Autre pari déco : la gaieté des tonalités. En particulier pour les petits espaces de snacking et les micro-resto, où comptoir et mange-debout sont de mise. C’est une façon de mieux se faire remarquer. On peut également cultiver un effet festif, qui surfe sur les attentes d’une clientèle d’actifs, plutôt citadins, en quête de lumières tamisées et de soirées animées. D’où le succès des restaurants du groupe Paris Society, dont l’architecture intérieure, au chic très contemporain, est signée Joseph Dirand (Girafe, Monsieur Bleu…), Hugo Toro et Maxime Liautard (Perruche) ou encore Daphné Desjeux (Mondaine…).
Parallèlement à cela, c’est le retour des tables nappées et du semainier pour fidéliser autour d’un bœuf bourguignon ou d’une blanquette. C’est le positionnement des grandes brasseries parisiennes, mais plus récemment du restaurant de l’hôtel Nolinski (groupe Evok), à Paris (1er). Parce que les classiques restent des valeurs sûres. La preuve : le ministère de la Culture vient d’inscrire ‘les pratiques sociales et culturelles dans les bistrots et cafés en France’ au patrimoine culturel immatériel du pays.
Publié par Anne EVEILLARD