La famille Troisgros accueille une cuisinière afghane dans le cadre du Refugee food festival
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Roanne (42) Les 13 et 14 juin derniers, Sadia Hessabi était aux commandes des cuisines du Central, établissement situé dans le centre-ville de Roanne.
![Sadia Hessabi et César Troisgros avec l'équipe du Central avant de servir le premier déjeuner aux saveurs afghanes. Sadia Hessabi et César Troisgros avec l'équipe du Central avant de servir le premier déjeuner aux saveurs afghanes.](/journal/restauration/2019-06/img/troisgros-sadia.jpg)
Le Refugee food festival propose, chaque année, aux chefs d’une quinzaine de villes du monde d’ouvrir leurs cuisines à des réfugiés pour un ou plusieurs services. Dans le cadre de ce festival culinaire, la famille Troigros a accueilli dans les cuisines du Central à Roanne (Loire), les 13 et 14 juin derniers, la cuisinière Sadia Hessabi, venue d’Afghanistan.
L’emblématique maison participe pour la deuxième année consécutive à cet événement. “L’année dernière nous avions accueilli Mohammad ElKhaldy, un réfugié syrien, se souvient César Troisgros. Nous avions travaillé ensemble et intégré trois plats à nos menus.” Ravi de cette première expérience, la famille Troisgros a donc réitéré l’opération. Le menu a été proposé par Sadia Hessabi. “Nous l’assistons”, résume le chef. “On met l’accent sur le fait que l’acte de nourrir l’autre est universel. C’est intéressant de se rapprocher de cet état d’esprit de cuisine universelle. C’est aussi l’occasion de mettre en avant des personnes et l’évènement, avec les valeurs qu’il porte.”
Partager la cuisine de son enfance
Sadia Hessabi a quitté son pays à 15 ans, après avoir perdu ses parents. Sans fratrie, elle a été accueillie en France par un oncle éloigné. Son arrivée a été un énorme choc. “Je ne parlais pas français. J’ai appris en trois mois. Tout était différent. La première image qui m’a marquée est l’abondance de nourriture. On s’était arrêté dans un aéroport, j’ai voulu prendre une andouillette-frites. Mon oncle m’a dit que c’était du porc. Je lui ai répondu que je mangeais de tout et que personne ne déciderait de rien pour moi.”
Détermination et esprit d’indépendance ont guidé son parcours. Elle met de côté sa culture afghane pour s’intégrer. Devenue aide-soignante en psychiatrie, elle ressent un besoin viscéral de renouer avec la cuisine de son enfance lorsqu’elle attend son premier enfant. Elle écrit ses recettes pour ne pas les oublier, nourrit un blog. À la naissance de son deuxième enfant, elle entreprend une reconversion en cuisine. “Aujourd’hui, on bousille notre alimentation, nos terres, nos mers…j’ai besoin de transmettre à mes enfants d’autres valeurs.” À son compte depuis un an, Sadia Hessabi propose à travers Kaboulyon de partager sa cuisine. À un peu plus de 40 ans, elle songe à transmettre son expérience pour montrer qu’avec détermination et en faisant preuve de résilience, chacun peut dessiner l’avenir qui lui ressemble.
En entrée, l’autodidacte a proposé une salade de tomates, oignons rouges coriandre, menthe, houmous et pain afghan, puis “un plat de fête : ravioles aux cinq épices”, et en dessert une crème au thé et glace à la cardamome.
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