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Michel Sarran contre Axa : « Je suis en colère et je ne lâcherai pas »

Restauration - jeudi 20 août 2020 15:34
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Toulouse (31) Le tribunal de commerce de Toulouse a débouté mardi le chef étoilé, qui demandait à l'assureur Axa de couvrir ses pertes d'exploitation dues au confinement. Michel Sarran fait appel et ne mâche pas ses mots.



Michel Sarran : J'ai dit aux assurances : 'Vous mettez à mal une profession par refus de solidarité'.
© Wlad Simitch/M6
Michel Sarran : J'ai dit aux assurances : 'Vous mettez à mal une profession par refus de solidarité'.

Michel Sarran a évalué les pertes d’exploitation de son restaurant 2 étoiles à Toulouse à près de 190.000 euros, résultant de la fermeture imposée par la pandémie de coronavirus. Ayant souscrit un contrat perte d’exploitation auprès d’Axa France, le chef se croyait couvert. Or Axa a brandi la clause qui prévoit que « les fermetures administratives collectives causées par une épidémie affectant plusieurs établissements dans un même département ne sont pas couvertes ». En clair, il faut donc être le seul établissement victime d’une épidémie dans son département pour que la garantie souscrite soit appliquée. Michel Sarran a donc décidé de porter l’affaire devant le Tribunal de commerce de Toulouse. Le 18 août, le tribunal a estimé que la « clause d’exclusion est applicable en l’espèce ». « Débouté et dégoûté », Michel Sarran fait appel.

« Cela a été un coup de massue, car on ne s’attendait pas à ce jugement, puisque récemment un restaurateur de Marseille avait eu une décision en sa faveur. C’est une immense déception. On a perdu la bataille mais pas la guerre car je crois aux arguments présentés par mon avocat et au bien-fondé de notre demande". En parallèle, le chef souligne que des accords sont passés entre les assurances et les restaurateurs : "L'attitude des assurances m’horripile un peu. Elles traitent les choses au cas par cas entre les contrats par courtier, ceux par agent… Je sais qu’il y a des négociations qui ont été passées avec tout un tas de personnes selon des modalités différentes. Donc c’est que les assureurs n’étaient pas très sereins quand même. Il y a des accords par ci par là, c’est du grand n’importe quoi".

"On pense être assuré et on ne l’est pas"

Michel Sarran est en colère : "C’est la caricature du contrat où par exemple, quand tu achètes un lave-vaisselle et que tu prends une garantie, il y a ce qui est écrit en gros et les petites lignes où il faut y aller avec la loupe. Il faut être assisté de plusieurs avocats pour s’en sortir. Avec les assurances, c’est pareil. Je pensais être assuré et au final, on te dit : « non Monsieur, il y a cette définition qui… ». En fait, c’est mensonger. On pense être assuré et on ne l’est pas. C’est inacceptable !"

"Vous mettez à mal une profession par refus de solidarité."

"Je suis fou de rage. Par rapport à crise, le gouvernement a permis le chômage partiel, les banquiers ont quand même participé avec les PGE et qu’ont fait les assurances ? Elles ont juste mis de l’argent dans des fonds nationaux. Quand je souscris une assurance, j’attends une réponse de l’assurance, pas que AXA mette de l’argent dans un fonds gouvernemental. Si AXA vient manger chez moi, je ne vais pas l’envoyer chercher le pain, son couteau et sa fourchette auprès du gouvernement. C’est ridicule !  La restauration est un secteur très juteux pour les assurances. Je leur ai dit : "Vous mettez à mal une profession par refus de solidarité." Pour beaucoup de restaurateurs qui ont la corde au cou, ils pouvaient espérer cette prise en charge. C’est terrible. Maintenant, en faisant appel, c’est entre les mains de la justice avec une décision possible entre 9 mois et un an. Je ne lâcherai pas".

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Nadine Lemoine
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par Pascale Carbillet
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