Il y a treize ans, Carey et Vincent Lucas ont racheté le Pare-faim, un restaurant au bord de la faillite à Uzos, dans les Pyrénées-Atlantiques. À cette époque, les amoureux le savent : cet établissement sera le dernier projet de leur carrière de restaurateurs. “En 2010, nous avons racheté le fonds pour 110 000 €. Une somme dérisoire car l’établissement était au bord du dépôt de bilan, introduit Carey Lucas, co-dirigeante du Pare-faim. Comme nous savions que ce serait notre dernière affaire, nous avons décidé de nous faire plaisir et de la façonner à notre image.” Les deux restaurateurs ont engagé 350 000 € de travaux, pour créer une ambiance chaleureuse, dans un cadre en pierre et en bois. Petit à petit, le restaurant a su se faire un nom, jusqu’à faire le plein tous les week-ends.
Une cession à 150 000 €
Seulement, en 2019, après neuf ans de bons et loyaux services, Carey et Vincent Lucas se préparent à mettre fin à leur activité professionnelle. “Nous savons que céder prend du temps. C’est pourquoi, à quelques années de la retraite, nous avons décidé de mettre en vente le Pare-faim à 250 000 €”, témoigne Carey Lucas. L’annonce est diffusée dans quatre agences dans le département, mais aucun acheteur ne se présente. “Nous nous sommes dit que nous vendions trop cher. Au bout de deux ans, Le Pare-faim était à vendre 150 000 €, sans dette”, précise la co-dirigeante. Des acheteurs se présentent, mais les dossiers ne sont pas solides.
Le couple de restaurateurs comprend que les candidats à l’achat n’arrivent pas à décrocher un crédit. Mais Carey Lucas fait preuve d’imagination : “J’ai appelé mon avocat en lui disant que j’avais une idée : un tirage au sort.” Le principe est simple : chaque participant verse 50 € pour obtenir une part du restaurant. Une fois que les 3 000 participations sont atteintes, le tirage au sort est effectué. “Le gagnant remporte le restaurant et les autres participants qui ont perdu sont tenus de lui céder leurs actions afin qu’il devienne le seul et unique propriétaire et dirigeant du Pare-faim”, explique Carey Lucas. Un pari gagnant-gagnant. Le couple de propriétaires cède le restaurant pour 150 000 € et le gagnant s’installe sans contracter de crédit.
Dénouement le 31 octobre
Depuis le lancement de l’opération, relayée dans la presse et sur Facebook, 1 200 personnes ont déjà souscrit. L’opération se termine à la fin du mois et le tirage au sort sera effectué le 15 novembre. “De ce fait, certains de nos salariés actuels ont joué. Ils espèrent remporter le gros lot, afin de faire perdurer l’établissement et l’ambiance que nous avons construits tous ensemble”, explique Carey Lucas. Si jamais le seuil de 3 000 participants n’était pas atteint, le tirage au sort serait annulé et les gérants fermeraient simplement leur établissement. Le sort du restaurant aux 80 couverts sera donc scellé le 31 octobre. Carey et Vincent Lucas espèrent que leur opération sera un succès et qu’ils pourront enfin profiter de leurs quatre petits-enfants.
Publié par Press Aletheia