Le Parc Hôtel est le premier établissement du département à avoir obtenu fin 2011 le nouveau classement hôtelier. 6 autres devraient suivre rapidement. L'inauguration de la plaque, fièrement apposée à l'entrée, a eu lieu la semaine dernière. Pour Olivier et Anne-Laure Alléard, les propriétaires, ces trois étoiles, génération 2012, sont essentielles à l'avenir de l'entreprise. Se classer est une démarche désormais volontaire, qui représente "un repère fiable pour la clientèle, nationale et internationale » Compte tenu du principe de renouvellement tous les cinq ans du classement, « c'est le moyen d'améliorer en permanence la qualité de l'offre hôtelière sur le territoire... Etre davantage professionnel, c'est être toujours plus compétitif" estime Anne-Laure qui est également présidente des hôteliers de l'Umih 53. Le couple a repris cette affaire en octobre 2000. « Tout était à restaurer. Il n'y avait pas eu de travaux depuis au moins 30 ans. » Investissement à l'époque : 1,5 millions de francs. En 2006 « nous avons de nouveau entrepris une vague de travaux. Mais cette fois, nous avons pu nous faire plaisir dans la décoration. » L'hôtel compte 21 chambres déclinant chacune une personnalité différente, et s'étend sur deux bâtisses : une maison de maître et les anciennes écuries. Actuellement, une autre phase d'embellissement est engagée. Toutes les salles de bains vont être refaites avec l'aménagement de douches à l'italienne notamment. « Toutes les améliorations que nous effectuons sont dirigées vers la clientèle. Nous les faisons avant tout pour leur faire plaisir ». Cette notion, Anne-Laure et Olivier y sont très attachés. « Notre métier, c'est l'accueil. Si nous ne cherchions pas à progresser, à nous adapter aux attentes qui évoluent, nous n'aurions pas de résultats. Vous savez, mes parents ne voulaient pas que j'aille dans ce métier. Ils savaient que cela demandaient beaucoup d'engagements personnels. Mais je ne regrette pas du tout d'avoir tenu bon. C'est un métier de contact, qui reste très humain et qui vous remet sans cesse en question. Je n'arrive pas à comprendre les médias qui cultivent une image négative de notre secteur» confie Anne-Laure.
Charte de confiance
L'image de la profession. Le sujet a fait l'objet d'une charte de confiance entre la Chambre de commerce et d'industrie des Pays de la Loire, les CCI territoriales et l'Umih Mayenne, ratifiée en décembre dernier sur le thème : mieux recruter, mieux accueillir et mieux fidéliser les salariés. « L'idée a germé dans le département de Loire-Atlantique, explique Eric Jouanen, président de l'Umih 53 et restaurateur à Laval. On dit aux gens, on est clean. Venez travailler chez nous. Nous avons de solides atouts comme la mutuelle. Nous montrons qui nous sommes, nous ouvrons nos portes, nous ne cachons rien. » Le dispositif est accompagné d'outil à destination des professionnels leur permettant, par exemple, de mieux appréhender l'entretien d'embauche. Le chef de La Gerbe de Blé reconnaît aussi qu'il faut impulser le titre de Maître Restaurateur. « En janvier, lors de l'assemblée générale des Tables de Mayenne, association à laquelle j'appartiens, il a été décidé que les membres allaient s'emparer du dossier et demander le titre cette année. »
L'Umih 53 met aussi en avant les aides accordées l'an dernier par le Conseil Général de Mayenne, présidé par Jean Arthuis. Dans la visée : adapter l'offre aux nouvelles exigences de la clientèle, faciliter la mise aux normes des établissements, améliorer la mise en marché, renforcer les compétences professionnelles, favoriser la transmission/reprise des établissements, accompagner les entreprises en difficulté… Si la mesure fait l'objet d'un projet limité dans le temps (octobre 2011 à décembre 2012), la subvention s'élève à 20% des dépenses (voir encadré).
80 km de hallage réservés aux promeneurs
"Globalement, l'activité est relativement bonne sur l'ensemble du département" constate le président de l'Umih 53. Des sociétés comme Lactalis ou Bongrains, leaders européens du fromage, sont implantées en Mayenne. "Les hôteliers tirent davantage leur épingle du jeu chez nous. Les restaurateurs ont plus de mal car les gens limitent leurs dépenses. C'est un plat, un dessert et encore… Quant aux bistrots, il est impératif qu'ils s'adjoignent d'autres types d'activité en semaine. C'est très compliqué pour eux. » Anne-Laure met aussi en évidence des disparités liées aux différentes clientèles. « A Laval, en juillet et en aout, c'est très calme alors que nous, à Château-Gontier, nous avons des touristes. C'est dommage pour Laval, car il y a de jolis sites à visiter. » Le département possède quelque 80 kilomètres de hallage réservés aux vélos, piétons et cavaliers. Au Parc Hôtel, il n'est pas rare que des vacanciers faisant étape pour une nuit décident de prolonger leur séjour. « On connaît peu la Mayenne, sourit Anne-Laure, native d'Aix-en Provence. C'est un pays de bocage et de rivière. On est un peu hors du temps et on ne s'ennuie jamais » défend-elle avec conviction.
Publié par Sylvie SOUBES