Bien évidemment, l'intention de l'austère magazine - qui fait autorité sur l'actualité économique depuis 1843 - n'est pas de rendre hommage au génie d'un des plus grands peintres du XIXe siècle, mais de dénoncer, image à l'appui, ce qu'il qualifie abruptement de "l'élection la plus frivole de l'Occident", ce qui ne peut que relancer notre sursaut de coq gaulois après avoir évoqué Jeanne d'Arc, Azincourt, le traité de Paris,Trafalgar, Waterloo, Fachoda et Mers-El-Kébir (par souci de fair-play, inutile d'évoquer des événements désagréables pour les sujets de Sa Très Gracieuse Majesté).
Mais l'actualité ne s'écrit pas dans les livres d'histoire. Certes, la dépense publique représente dans l'Hexagone 56 % du produit intérieur brut, pour une moyenne de 43,3 % dans les pays de l'OCDE ; certes, le taux de chômage frôle, hélas, les 10 % de la population active contre 5,8 % en Allemagne ; certes encore notre indigeste mille-feuille administratif nous fait entretenir 90 fonctionnaires pour 1 000 habitants, alors que nos voisins d'outre-Rhin se satisfont de 50 emplois publics pour le mille.
Mais que le distingué éditorialiste de l'hebdomadaire londonien se rassure : la France n'est pas un pays de pique-niqueurs oisifs mais, tout comme le Royaume Uni, une nation confrontée à la pire crise économique et financière depuis plus de soixante ans, et qui est animée de la même volonté de redressement. D'ailleurs, cet été encore, l'Hexagone se fera un plaisir d'offrir aux millions de Britanniques qui nous feront l'honneur de venir se reposer chez nous, l'accueil qu'ils sont en droit d'attendre. Avec des hôtels, des restaurants, des cafés où les pique-niqueurs seront les vacanciers.
Publié par L. H. R.