Face à la montée des réseaux d'hébergements dits
collaboratifs, dont Airbnb est le symbole le plus évident, l'Umih 66 a
choisi de jouer la carte du civisme. D'abord en mobilisant à ses côtés la Fédération
nationale de l'immobilier (FNAIM) et le Syndicat national des résidences de tourisme
(SNRT) pour interpeller en commun 23 maires des Pyrénées-Orientales à
travers un courrier sur les dangers de l'ubérisation des hébergements. Les
objectifs de cette démarche sont clairement définis par Florence Bellais,
présidente de la branche hôtellerie à l'Umih 66 : "Il
s'agit de faire prendre conscience aux maires, et à travers eux aux
consommateurs, que ces réseaux d'hébergement parallèles alimentent une économie
souterraine qui échappe aux finances publiques."
Manque à gagner
C'est donc un manque à gagner pour les professionnels
de l'hôtellerie, mais aussi pour les communes, estime François Galabert,
président de l'Umih des Pyrénées-Orientales : "Lorsque les taxes échappent
aux municipalités et lorsque les hôtels et restaurants sont obligés de fermer
face à cette concurrence, c'est l'ensemble de l'économie d'un village qui est
menacée, surtout dans un département rural comme le nôtre."
Certains maires interpellés par le syndicat
départemental ont déjà répondu, dans la limite de leurs moyens réglementaires.
La mairie de Perpignan veut ainsi récolter la taxe de séjour des nuitées
commercialisées par Airbnb (environ 80 000 € par an selon les
estimations de la ville). "C'est insuffisant, mais cela permettra au
moins d'effectuer un recensement de cette offre, estiment les professionnels
de l'hôtellerie. À charge pour l'État de prendre ensuite ses responsabilités
et d'imposer les mêmes règles de concurrence pour tous."
Publié par Francis MATÉO