du 3 avril 2003 |
TOURISME |
n ÊTRE CAPITALE EUROPÉENNE DE LA CULTURE
Une distinction enviée par tous ceux qui ne l'ont jamais eu, mais quelles conséquences sur l'activité du tourisme de la ville nommée ?
Au centre de Bruges, les hôtels sont partout.
Graz, la capitale de la Styrie autrichienne est depuis ce mois de janvier capitale européenne de la culture, succédant à Bruges capitale en 2002 et avant Lille en 2004. Mais à quoi sert cette distinction, sinon à disposer de subsides européens et d'une certaine attention des pouvoirs publics locaux un an ou deux auparavant ? quel résultat pour l'hôtellerie ? L'association des hôteliers de Bruges, qui regroupe 90 % de l'offre de cette ville, comptait sur Brugge 2002 pour accroître la durée du séjour. En effet, la ville croule sous les visiteurs d'un jour, issus des pays voisins ou du royaume lui-même. La restauration y trouve son compte, mais l'hôtellerie voudrait faire mieux. Ce marché est considéré comme prospère, avec son mix clientèle très complet Les taux d'occupation moyens annuels sont autour de 70 à 75 %, avec des prix moyens plutôt plus élevés qu'à Bruxelles. Bruges est une place forte d'Accor (Novotel, Ibis, Sofitel), contesté sur place par Crowne Plaza, Scandic, Golden Tulip. Dans ce marché déjà très bon, l'objectif est de remplir quelques périodes creuses et d'améliorer le yield en accueillant davantage de congrès haut de gamme et de touristes individuels.
Forte baisse du marché des séminaires
Tijl Waelput, président de l'association et patron de l'hôtel indépendant Jan Brito
note en 2002 une tendance bonne en prix moyens (+ 5,09 %), et une légère augmentation
des TO (+ 4,86 %). Ces résultats sont notés dans une période de forte baisse du marché
des séminaires, en raison de la conjoncture économique faible, et de reprise fort
modérée des marchés touristiques américain et japonais, après une chute
catastrophique suivant le 11 septembre 2001. Par contre, l'association signale une
progression des réservations directes, notamment via l'Internet, par téléphone, et des
arrivées de passage sans réservation.
Mais cela est-il dû à Brugge 2002 ? Pas sûr. Brugge 2002 a surtout apporté du tourisme
d'un jour, et plutôt du tourisme de proximité... pas vraiment l'effet recherché. A une
notable exception : l'effet de l'exposition Jan Van Eyck, qui a en particulier attiré les
Français. Conclusion de Frederik Vanhaecke, responsable communication de l'association,
et patron du Romantik Hotel Pand : "Pour faire venir les visiteurs des grandes
capitales, notamment les Français, il faut de grandes affiches." L'animation
courante des années capitales européennes de la culture ne suffit pas. Une leçon à
méditer à Lille, qui se souvient de l'impact remarquable de l'exposition Goya au musée
des Beaux Arts voici quelques années. Rubens sera le centre de l'année, soutenu par
Watteau, Ingres et Matisse. C'est sur ces grandes affiches que les hôteliers peuvent
vraiment compter.
A. Simoneau zzz36v zzz22v zzz16
Article précédent - Article suivant
Vos réactions : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie Restauration n° 2815 Hebdo 3 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE