du 8 mai 2003 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Des métiers pas faciles, une administration jugée trop tatillonne, des perspectives de débouchés pour les jeunes, une politique de communication efficace, et l'espoir d'une baisse prochaine de la TVA. Tel était le menu des hôteliers-restaurateurs du Cantal pour leur assemblée générale.
Francis Attrazic, président national de la restauration, Bernard Bouniol,
président de la CCI d'Aurillac, André Bouyssou, président de l'Umih du Cantal, et sur
le devant de la tribune, le projet de la future assiette à viandes.
"Nos
métiers ne sont pas faciles. Alors soyez indulgents pour les jeunes, ceux qui
s'installent", a demandé André Bouyssou, président de l'Umih du Cantal. Il
s'adressait aux représentants des services publics. En réponse, le secrétaire général
de la préfecture, Etienne Stock, a estimé qu'il "n'y a aucun acharnement
vis-à-vis de votre profession. Notre rôle n'est pas de renforcer les difficultés et les
contraintes. Mais dans la plupart des cas, les visites ne font qu'attester que tout est
OK. C'est donc comme un label de qualité. Les contrôles servent aussi à valoriser et à
promouvoir les établissements".
Il a été question du nouveau décret (de décembre 2002) sur l'indication de la
provenance des viandes. Gilles Mercier, de la DDCCRF (direction départementale de la
concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), a rassuré les
professionnels : "Cette information, vous ne pouvez pas l'inventer. Elle vient
forcément de votre fournisseur. Vous devez l'afficher sur un support écrit de votre
choix : feuille volante, ardoise, etc." Il a également précisé : "Il
faut démystifier notre administration ; nous sommes aussi présents pour donner du
conseil."
Le directeur de la direction départementale du travail, de l'emploi et de la formation,
Alain Chareyre, a ajouté que les taux de sévérité, c'est-à-dire quand un procès
verbal est transmis au procureur suite à une infraction constatée, sont de 3,8 % en
moyenne en France et de seulement 1,4 % dans le Cantal. La preuve, selon lui, du rôle
pédagogique joué par les fonctionnaires.
La communication est dans l'assiette
"Nous avons tellement de choses à faire, a souligné André Bouyssou, être
comptable, animateur, bricoleur, légiste, au-delà du savoir accueillir et de
cuisiner." A cette liste, François Rongier a ajouté une autre 'activité'. Il
est le président de la communication de l'Umih du Cantal. Il veut lancer l'assiette à
viandes après le succès rencontré par l'assiette à fromages qui avait été conçue en
partenariat avec l'AFA (Association des fromages d'Auvergne). "Une assiette ?
C'est un fabuleux moyen pour faire connaître, elle sert au minimum 3 000 fois." En
plus, divers reportages télé ou presse écrite ont mis en avant le département. Un
téléachat sur M6 a même permis de vendre des séjours à Salers, "car tous les
hôteliers ont joué le jeu".
Dynamiques, les hôteliers-restaurateurs le sont aussi pour l'investissement. Le Cantal a
obtenu 1,3 Me de subventions, ce qui représente 6,5 Me d'investissements. "Nous
avons traité 34 dossiers l'an dernier contre 26 en 2001 alors qu'il y a moins
d'établissements", a précisé Bernard Bouniol, président de la CCI d'Aurillac.
Quant à Francis Attrazic, président national de la restauration, il a dressé le bilan
des actions de l'Umih nationale : écarter les droits de retransmission des compétitions
sportives dans l'état actuel du dossier, obtenir un encadrement juridique pour les raves
parties, mettre sur les rails la certification Hotelcert "pour sécuriser les
consommateurs", assouplir les fermetures administratives, revaloriser le
tutorat...
Perspectives pour les jeunes
Pour la baisse de la TVA, malgré le scepticisme de certains, compte tenu de la situation
économique, Francis Attrazic est resté confiant : "Nous n'allons pas remettre en
cause la parole des ministres ou du gouvernement. Malgré tout, nous demeurons très
vigilants. C'est un problème de justice fiscale, de survie d'une profession tout
entière."
Car pour le président des restaurateurs, "nos métiers ont des perspectives,
alors que d'autres sont à bout de souffle ou doivent subir des mutations profondes. Cela
peut permettre à bon nombre de jeunes de travailler". D'où l'idée de lancer
une semaine de l'hôtellerie-restauration avec les établissements de formation publics et
autres, "pour mettre un coup de projecteur sur la réalité de nos
activités". "Malgré tout, nous ne sommes pas toujours bien pris en
compte par les pouvoirs publics ; nous n'avons pas la représentation que nous
méritons", a conclu Francis Attrazic.
P. Boyer zzz74v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2820 Hebdo 8 Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE