du 29 mai 2003 |
ÉDITO |
Alors que Paris
était bloqué par les grèves de transports et les manifestants, les délégués CFDT du
groupe Accor recevaient chez eux, dans leurs locaux du fin fond du XIXe arrondissement de
Paris, entre Ménilmontant et Barbès, Jean-Marc Espalioux,
le président du directoire. C'est lui qui fit le déplacement, c'est lui qui vint à eux.
Débat à bâtons rompus, cartes sur table, il s'est dit beaucoup de choses. Des choses
qui, bien sûr, ont dû se dire et se redire maintes fois dans les nombreuses réunions
qui sont organisées dans le cadre de la représentativité du personnel dans une
entreprise de la taille du groupe Accor, mais ce qui s'est dit ce jour-là du côté des
Buttes-Chaumont ne pouvait qu'avoir une portée hautement symbolique tant pour les
dirigeants du groupe Accor que pour les représentants syndicaux.
Savoir se rencontrer, apprendre à écouter, à échanger, à comprendre est une démarche
suffisamment rare dans de telles structures pour qu'on les remarque et qu'on les
encourage. Si les délégués syndicaux sont bien restés dans leur rôle, en posant leurs
analyses en opposition vis-à-vis du patronat en général, on notera combien le fait de
pouvoir échanger avec le président du directoire a amené le discours à beaucoup plus
de réalisme par rapport aux décisions prises au sein de leur entreprise. Il n'y avait
pas que des satisfactions, loin s'en faut, mais il y en avait, et elles ont été
clairement formulées. De son côté, Jean-Marc Espalioux a lui aussi fait preuve de
beaucoup de pragmatisme et d'honnêteté sur la situation du dialogue social au sein de
l'entreprise. Un exercice qui n'a rien de naturel et qui est fort courageux. Il a su
reconnaître les lacunes de son organisation, il a dit les faiblesses du management en
matière d'écoute du terrain, et a appelé les délégués syndicaux à davantage de
dialogue.
Un discours dans lequel il plaçait enfin les salariés au cur de l'entreprise, au
même titre que les actionnaires.
Un discours dans lequel il demandait une remontée de l'information plus précise et en
temps réel, mettant en avant qu'en étant constructif ensemble, patronat et syndicats
pouvaient améliorer la situation. Et de conclure : "En tant que délégués
syndicaux, vous faites partie de la famille, même si vous êtes des éléments
turbulents, mais on compte sur vous."
Des positions encourageantes en matière de dialogue social qu'il ne faudrait surtout pas
limiter au seul groupe Accor.
PAF zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2823 Hebdo 29 Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE