du 29 mai 2003 |
ENTREPRISE |
n LE ROCHER À MARSANNAY (21)
Le Rocher à Marsannay enCôte-d'Or, fait partie des Cafés historiques et patrimoniaux d'Europe. Pour Francis et Chantal Despeyroux, les exploitants de cet établissement né en 1830, ce classement a déjà un impact sur la fréquentation et les investissements qu'ils prévoient.
Chantal et Francis Despeyroux.
Le plus ancien café de Bourgogne s'est vu décerner officiellement, en septembre 2002, le titre de Café historique d'Europe par l'association Les Mordus des cafés historiques et patrimoniaux d'Europe. Fondé en 1830 par un ancien soldat de l'Empereur, il a rejoint les 200 autres établissements adhérents à cette association. Lorsque les Mordus des Cafés historiques (*) ont proposé à Francis Despeyroux d'adhérer, l'exploitant a accepté immédiatement, et a reçu le parrainage des deux plus anciens cafés français : Le Procope (créé en 1686 à Paris) et La Table Ronde (fondé à Grenoble en 1789).
Un intérêt touristique inattendu
En fait, Le Rocher est le XIIIe plus ancien café de France, ce dont ses exploitants
étaient loin de se douter en reprenant le fonds en 1994. Pourtant, originaire de
Marsannay, Chantal Despeyroux, comme la plupart des habitants de cette banlieue de Dijon,
ignorait que le café avait des origines aussi anciennes. Une aubaine, car depuis que les
Mordus des cafés historiques se sont penchés sur leur établissement, la vie des époux
Despeyroux a changé. Le ministère de la Culture s'intéresse, par exemple, aux fresques
de la salle de restaurant, réalisées par le premier propriétaire, tout comme les
plafonds et les murs, habillés d'une reconstitution de roche. Résultat, la
fréquentation de l'établissement évolue.
Avant son classement comme Café historique, Le Rocher avait une clientèle composée
quasi-exclusivement de locaux. "Aujourd'hui, nous avons des visites de touristes
étrangers. La presse locale, la télévision ont parlé de nous. Nous avons des groupes
qui réservent, et viennent pour le plaisir de boire une bouteille de vin dans un lieu
d'histoire. Certains font le tour des Cafés historiques répertoriés dans le guide de
l'association et font inscrire une dédicace par le patron", raconte Francis
Despeyroux. Le couple est le premier étonné de ce nouvel intérêt touristique. Pour
preuve, les guides édités par les Mordus, vendus 10 e, sont partis en quelques jours. Il
est vrai que le site est plutôt agréable. Car si le village a été rattrapé par le
développement urbain de Dijon, il est situé au pied du vignoble, sur la N74, route des
Grands crus. Reste à présent à maintenir l'attention sur l'établissement. Ce à quoi
semble s'employer le couple Despeyroux qui ne manque pas d'idées. "Nous allons
investir dans une petite campagne de publicité mettant en valeur le passé du Rocher.
Notre établissement devrait aussi être répertorié par les offices de tourisme de la
région", explique le patron. La mention "depuis 1830" figurera
sur l'enseigne et les en-têtes de l'établissement. Mais surtout, Francis Despeyroux
pense que le moment est venu de faire réaliser des travaux d'agrandissement. A cette
occasion, les fresques seront 'toilettées' et les dallages remplacés par des parquets.
Des travaux que, par chance, le propriétaire regarde avec bienveillance. zzz24 zzz74v
(*) L'association des Mordus des Cafés historiques et patrimoniaux d'Europe a été fondée par des passionnés. La cotisation est de 100 e par an. Un guide et un journal sont édités. Les membres, eux, s'engagent sur la qualité des prestations et la préservation du patrimoine.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2823 Hebdo 29 Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE