du 29 mai 2003 |
ENTREPRISE |
En pleine période du Festival du film de Cannes, les feux de l'actualité se sont tournés vers le Martinez.
S'agissait-il de relater les caprices de certaines stars logeant à l'hôtel, de mettre en avant les dernières rénovations ou d'adresser des félicitations pour l'efficacité du directeur Sylvain Ercoli et de toute l'équipe ? Eh bien non ! Nous avons appris que le Martinez pourrait être obligé de changer de nom. La belle affaire qui n'en est vraiment pas une et dont le point de départ date de 59 ans. Il était une fois l'histoire de monsieur Emmanuel Martinez qui, en 1929, inaugure un prestigieux palace sur la Croisette. La Seconde Guerre mondiale éclate avec son cortège de malheurs qui n'épargne pas le propriétaire du célèbre hôtel, qui perd le contrôle de son entreprise. Emmanuel Martinez cherchera en vain à le récupérer des mains de l'Etat français qui, à la fin de la guerre, lui a confisqué l'hôtel. Le tribunal compétent confirmera l'Etat français comme unique propriétaire du palace bien avant que, dans les années 80, le Martinez soit racheté par une société appartenant au groupe Taittinger.
Au nom de la loi !
Parallèlement à toutes ces procédures, une autre est diligentée concernant
l'utilisation du nom patronymique Martinez à des fins commerciales. Mme Suzanne
Martinez-Kenny, fille d'Emmanuel Martinez, vient d'obtenir satisfaction puisque le
tribunal de grande instance de Paris interdit au propriétaire actuel l'utilisation du nom
Martinez à titre d'enseigne, de raison sociale et de marque. Les juges se fondent sur une
réserve inscrite dans la procédure de confiscation du palace par l'Etat français. Une
victoire pour Suzanne Martinez-Kenny âgée de 81 ans aujourd'hui. Dans ces conditions, le
nom Martinez doit-il être très rapidement enlevé de la façade jusqu'au moindre recoin
du palace sans oublier les cendriers bien évidemment ? Va-t-on assister à un strip-tease
façon Demi Moore ou tout autre effeuillage façon starlette qui aujourd'hui enlève le
haut (l'enseigne au sommet du palace) et demain le bas (les moquettes siglées) ? Pour les
responsables du Martinez, la sérénité est de mise.
Le groupe Taittinger entend faire appel, ce qui suspend la décision du tribunal. L'avocat
du Martinez se défend de privilégier une approche procédurale et la famille Taittinger
affirme avoir acquis l'hôtel et son nom faisant fonction d'enseigne dans le respect des
lois en vigueur.
Bref, ce n'est pas aujourd'hui que le Martinez deviendra le Taittinger...
C. Roussel zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2823 Hebdo 29 Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE