du 24 juillet 2003 |
ÉDITO |
La décision de la toute puissante Commission de l'Union européenne d'inscrire la
restauration sur la liste des produits susceptibles de bénéficier d'un taux réduit de
TVA est une incontestable victoire de la profession. Et plus particulièrement des
dirigeants des syndicats professionnels, André Daguin en tête, qui ont uvré
depuis des années pour aboutir à ce résultat, ce qui ne fut pas sans mal.
Toutefois, n'oublions pas que dans le processus bureaucratique imaginé par les 15 membres
de l'Union européenne, la 'proposition' de la Commission doit encore être approuvée en
Conseil des ministres à l'unanimité des 15 gouvernements. Et l'on s'en doutait, le sujet
ne recueille pas l'assentiment général. Il faudra donc beaucoup de diplomatie et
d'entregent à notre gouvernement pour convaincre tous ses partenaires d'adopter
définitivement cette fameuse liste des taux réduits où figure la restauration.
Notamment vis-à-vis de l'Allemagne, où M. Eichel, ministre des Finances, voit d'un très
mauvais il une telle mesure : le grand argentier de Berlin n'a pas du tout envie
d'être confronté à une demande des restaurateurs allemands de baisser la TVA,
actuellement à 16 %, dans une conjoncture aussi déprimée que la nôtre.
Mais il faut optimisme garder, et faire confiance à nos gouvernants pour faire aboutir le
projet. Et donc anticiper sur les mesures à prendre dans chaque entreprise avec une TVA
à 5,5 %, à moins que notre ministre des Finances, lui aussi soucieux des équilibres
budgétaires, fasse traîner les choses.
Il est temps d'envisager des simulations en fonction des situations et des contraintes
propres à chaque établissement. Des choix parfois difficiles devront être arbitrés
entre l'emploi, l'investissement, l'amélioration de la rentabilité qui en a bien besoin,
et un éventuel aménagement des tarifs. Il appartient dès aujourd'hui à chaque chef
d'entreprise de la restauration de définir une stratégie pour les prochains mois en
misant, bien évidemment, sur des hypothèses favorables.
Et il serait dangereux d'attendre la décision des politiques pour être prêt à profiter
pleinement d'une bonne nouvelle : elles ne sont pas si nombreuses en ce moment.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2831 Hebdo 24 Juillet 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE