du 11 septembre 2003 |
ÉDITO |
Les restaurateurs n'ont jamais été si près du but. Ils ont réussi à convaincre les
politiques français de la recevabilité de leur demande d'application du taux réduit sur
la prestation de restauration. Ceux-ci aujourd'hui se battent avec une force de conviction
que nul n'aurait soupçonné voici encore un an, auprès de leurs homologues européens
dont certains sont clairement opposés à ce choix.
La France mise gros en se battant sur ce dossier à une période où elle ne fait pas
vraiment preuve d'un comportement vertueux quant au respect de ses engagements européens
en matière de déficit budgétaire. Elle prend pourtant officiellement le pari que
certains, dont les Allemands, considèrent comme très osé, voire téméraire, de
renoncer à près de 3 milliards d'euros pour que la baisse de la TVA sur la restauration
permette à l'ensemble du secteur de se moderniser, de se dynamiser et de créer des
emplois de qualité. Rien n'est encore acquis aujourd'hui pour que la TVA passe à 5,5 %.
Il faut en effet que les ministres des Finances de tous les Etats membres approuvent la
directive présentée par la Commission européenne. Aujourd'hui, cette directive ne fait
pas l'unanimité, les politiques français continuent à rencontrer leurs homologues pour
tenter de les convaincre, éventuellement, pour négocier cette baisse de TVA contre autre
chose. C'est ainsi que fonctionnent les instances européennes, à la suite d'un
consensus.
Une fois l'autorisation obtenue, le gouvernement français devra affronter l'opinion
publique et justifier ses choix : à savoir ne plus percevoir près de 3 milliards d'euros
au titre de la TVA sur la restauration pour redynamiser un secteur. 3 milliards qu'il
faudra pourtant bien trouver autre part... Sachant que les consommateurs ne mesureront pas
très facilement les éventuelles baisses des prix sur les prestations, il faudra que les
restaurateurs montrent des signes forts de modernisation s'ils ne veulent pas ternir leur
image. Dans le cas contraire, l'opinion publique et les salariés des restaurants
pourraient très mal vivre les choix du gouvernement, qui, à son tour, reprochera aux
restaurateurs sa perte de crédibilité européenne.
PAF zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2838 Hebdo 11 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE