du 11 septembre 2003 |
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Pour la 6e année consécutive, Serge Hacquet, chef du Pécharmant à Lorient, a ouvert gracieusement ses portes aux bénéficiaires des Restos du Cur. Une journée inoubliable pour une trentaine de clients considérés ici comme les autres.
Serge
Hacquet et son équipe.
Serge Hacquet aime
la franchise. Lorsque l'on évoque avec lui l'opération qu'il a initiée en partenariat
avec les Restos du Cur, il ne cache pas ses intentions de départ : "Je
voulais faire parler de l'établissement sans dépenser un centime." Il décide
alors d'ouvrir son établissement aux bénéficiaires des Restos pour un déjeuner
entièrement gratuit. Bien entendu, les médias rapportent l'événement et Le Pécharmant
s'affiche dans la presse locale et nationale. Mais, 6 ans après le premier déjeuner, on
ne peut résumer aujourd'hui cet élan de générosité à un simple coup médiatique ou
promotionnel. "Le Pécharmant n'a rien à y gagner, souligne Serge Hacquet. Si
les médias sont encore alertés, c'est une volonté des Restos."
Peu importe après tout les raisons de départ (et les bénéficiaires eux s'en moquent
éperdument !), cette initiative a le mérite d'exister. Pourtant à l'origine, tout n'a
pas été si simple. Arrivant de Paris pour s'installer à Lorient en 1996, Serge Hacquet
connaît bien les Restos. "Dans l'établissement où je travaillais sur Paris,
nous amenions des marmites au centre d'accueil des Restos. Je l'ai proposé ici à
Lorient, mais ils ont refusé, prétextant que les gens doivent se prendre en charge."
S'il ne peut aller aux Restos, les Restos viendront à lui, et en 1998, il propose à la
structure d'organiser chez lui un déjeuner entièrement gratuit. Pour ce faire, les
fournisseurs participent largement. "En fait, je ne vends rien du tout. Pêcheurs,
boucher, caviste, boulanger... tous mes fournisseurs me livrent les produits du repas. Si
les gens veulent un whisky, je refuse. Le but n'est pas de faire des affaires ce jour-là."
Le personnel quant à lui travaille bénévolement. "Je ne force personne. Ils
viennent de leur propre gré." Le jour J (jour habituel de fermeture), les
clients arrivent en avance, en couple, avec les enfants, seuls... "On sent une
ambiance véritablement particulière. Les gens, sélectionnés par le directeur de
l'antenne lorientaise, sont bien habillés, coiffés et rasés de près... Ils font des
efforts." La liste des inscrits est longue pour cette journée devenue
incontournable. Cette année, Serge Hacquet a concocté une soupe d'accueil (Crème de
choux-fleurs et magret fumé à la ciboulette), une Salade gourmande au foie gras, une
Estouffade de veau à la bière bretonne, croustillant de légumes nouveaux, une assiette
de fromages affinés, salade, et un Moelleux au chocolat crémeux sauce à l'orange.
Chaque plat étant accompagné d'un verre de vin. Sans oublier une petite visite des
cuisines pour les enfants qui le désirent.
Belle initiative, mais... isolée, au grand dam du patron du Pécharmant. "Je suis
passé en fait de l'euphorie à la déception. Tous mes confrères applaudissent, mais
personne ne reprend l'opération." Une opération de ce type n'a-t-elle pas pour
vocation à se généraliser, particulièrement au sein d'un groupement ? Adhérent de
l'UCB, Serge Hacquet verrait bien l'association bretonne reprendre le flambeau.
O. Marie zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2838 Hebdo 11 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE