du 11 septembre 2003 |
VOTRE VIE |
n L'EMILE POISSON À SAINT-JEAN-DE-VÉDAS (34)
Ouvert dans une ancienne discothèque, ce restaurant de poissons et de coquillages trouve ses marques. Il a également exprimé sa solidarité avec les SDF en les accueillant à sa table.
Marie-Josephe
Mirailles est aux commandes d'un navire qui mêle simplicité et convivialité.
Une fois la porte
d'entrée franchie, on emprunte la rue du port qui s'ouvre ensuite sur la place de la
Fontaine. Ce village de pêcheurs avec des maisons aux volets colorés et aux portes
toujours ouvertes, c'est L'Emile Poisson. Un restaurant créé voilà quelques mois à
Saint-Jean-de-Védas, aux portes de Montpellier. Un lieu dépaysant qui cultive
simplicité et convivialité. Le tout dans un bâtiment laissé libre par Le Cyrano, une
boîte de nuit.
"Ici nous avions de l'espace, plus de 450 m2, et seulement les 4 murs. A nous et
à Joëlle Gonzalez, notre décoratrice, d'imaginer la meilleure façon de donner une
personnalité à ce restaurant." Après avoir créé ensemble La Bonne Bouille
dans le centre de Montpellier en 1994 puis avoir déplacé cette enseigne à Lattes en
2001, Marie-Josephe Mirailles et Patrick Salvador ont enfin trouvé, grâce au soutien
d'un partenaire financier, le lieu pour réaliser un restaurant différent. La présence
à proximité immédiate de 2 locomotives de la restauration à thème (Bodegon Colonial
et Fort Apache) est ici plutôt considérée comme un atout. "La clientèle
d'entreprise a déjà l'habitude de venir dans ce quartier pour déjeuner. Mais c'est
surtout le soir qu'on élargit l'offre pour des clients qui cherchent une restauration
spécifique."
Un pari sur l'avenir
Avec un investissement de 300 000 e, une équipe de 9 salariés et une capacité de 130
couverts, les deux responsables misent sur l'avenir et notamment sur une deuxième phase
de développement de ce quartier avec l'arrivée prochaine du tramway. En attendant, ils
ont déjà trouvé une bonne vitesse de croisière avec une centaine de couverts/jour et
un ticket moyen de 22 e. "Notre accès est un peu difficile, mais nous sommes par
contre très visibles..." La barque de pêcheurs installée en bordure immédiate
du vaste carrefour ne passe pas inaperçue. Mais cet attachement très marqué pour la mer
et ses produits a un prix. "Le plus difficile avec un concept comme le nôtre,
c'est le produit. Il y a la fluctuation des prix et de l'approvisionnement. Pour la
Méditerranée, je vais directement au port du Grau-du-Roi. Pour le reste, je passe par un
grossiste. A chaque fois je calcule serré pour éviter que l'on nous colle l'étiquette
de restaurant cher, comme c'est le cas en général pour les établissements de poissons",
explique Patrick Salvador qui ne laisse à personne le soin de réaliser les achats. Un
chef qui a aussi du cur comme il l'a prouvé en début d'année en accueillant à sa
table 80 SDF. "C'est une opération que je n'avais pu mener à bien dans mes
précédents restaurants, je n'avais pas une capacité suffisante. Là, nous avons franchi
le pas en trouvant une association caritative capable de coordonner cette opération."
Une initiative qui a intéressé les médias. "Mais ce n'était pas notre but, conclut
Marie-Josephe Mirailles, nous n'avons pas envie de construire notre réputation sur un
phénomène de mode ou un coup de pub. Nous sommes là pour durer. Tout simplement !"
J. Bernard zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2838 Hebdo 11 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE