du 18 septembre 2003 |
ENTREPRISE |
Le groupe d'hôtellerie et de services demeure profitable, mais ses bénéfices ont chuté de 52 % sur les 6 premiers mois de l'exercice. Les deux principaux métiers d'Accor (hôtellerie et services) ont beaucoup souffert.
Le 'fameux'
portefeuille d'activités équilibré dont Accor vante régulièrement les mérites, n'y a
cette fois-ci rien changé. Face à une conjonction d'éléments qu'il qualifie de "sans
précédent" pour l'industrie du tourisme et "des effets de change
négatifs", le groupe a bel et bien enregistré une baisse sensible de ses
bénéfices au terme des 6 premiers mois de l'année 2003. Ces derniers se sont ainsi
élevés à 106 Me, soit une baisse de 52 % par rapport à l'exercice précédent.
S'agissant du résultat brut d'exploitation, il accuse lui aussi un net recul à 817 Me
contre 933 Me à fin juin 2002.
L'entreprise reste certes profitable, mais à ce jour plus du tout dans les mêmes
proportions. Cette situation s'explique pour l'essentiel par le fléchissement des
performances réalisées dans les deux principaux métiers d'Accor que sont l'hôtellerie
et les services. Marquée par l'accumulation des effets de la guerre en Irak, de
l'épidémie de SRAS, le manque de clients en provenance des Etats-Unis et d'Asie en
Europe, et les événements sociaux en France de mai et juin, l'hôtellerie a en effet vu
son chiffre d'affaires reculer de 5 % (2,354 Mdse) au cours du 1er semestre 2003.
Pire ! Son résultat brut d'exploitation (RBE) a dégringolé de 86 Me, avec, toutefois,
des disparités selon les catégories d'hôtels observées. Si le haut et milieu de gamme
(Sofitel, Mercure, Novotel, Suitehotel) ont constaté un RBE en retrait de 25 Me,
l'hôtellerie économique européenne semble, elle, avoir mieux résisté. Le RBE de ce
dernier segment se stabilisant à 185 Me (+ 1 Me).
Un été morose, notamment en Europe
En revanche, l'hôtellerie économique d'outre-Atlantique (Motel 6 et Red Roof) a
été lourdement affectée par la faiblesse de la demande et la dépréciation du dollar
par rapport à l'euro. Résultat : ses recettes ont diminué de 135 Me et son RBE de 62
Me.
Parallèlement, le pôle services (ticket-restaurant, clean way, ticket-services...) a lui
aussi beaucoup souffert des dévaluations monétaires en Amérique latine. A tel point
d'ailleurs que son RBE a régressé de 17 Me à 88 Me contre 105 Me un an plus tôt. Le
tout entraînant une perte de 3,1 points de la marge brute d'exploitation. Au vu de ces
données du 1er semestre et des tendances 'moroses' de l'été, notamment en Europe (- 4,8
% en juillet et - 3,8 % en août au niveau du RevPar pour l'hôtellerie économique
européenne ; - 8,3 % et - 2,4 % pour le haut et milieu de gamme), Jean-Marc Espalioux,
président du directoire d'Accor, ne s'attend pas à un retournement de situation. Et
table d'ailleurs sur un résultat courant avant impôt de l'ordre de 500 Me pour
l'ensemble de l'exercice (- 29 %).
180 hôtels en 2003
Malgré ces nouvelles données, Jean-Marc Espalioux estime que les 'fondamentaux
d'Accor', qui restent intacts, "placent la compagnie en bonne position pour
bénéficier de la reprise à venir". D'autant plus vite qu'un certain nombre
d'actions ont été arrêtées pour réduire les coûts de l'entreprise. A commencer par
la mise en place d'une nouvelle organisation de l'hôtellerie sur le Vieux Continent, la
rationalisation des services transversaux et l'optimisation des achats, dont l'état-major
attend un gain de 1 point de marge d'ici 2004.
En outre, Accor a fait preuve d'une très bonne maîtrise de ses investissements de
développement durant les 6 premiers mois de l'année : 279 Me contre 675 Me un an
auparavant. Ce qui ne l'a pas empêché jusqu'à présent, et ne l'empêchera pas plus
dans l'avenir, d'accroître à nouveau ses parts de marché.
Agissant d'ailleurs avec "prudence" et sélection, le groupe va encore
ouvrir 180 établissements à travers le monde en 2003 (soit 20 000 chambres
supplémentaires), principalement sur le créneau moyen gamme et économique européen.
Déjà numéro 1 en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Portugal et en Belgique, Accor
lorgne maintenant du côté de la péninsule Ibérique, de la Grande-Bretagne et de
l'Italie, où il espère d'ailleurs devenir "leader d'ici 2 à 3 ans".
C. Cosson zzz36i
Une enveloppe de 100 Me En période de crise, il y a toujours de bonnes affaires à réaliser. Le groupe dirigé par Jean-Marc Espalioux en a pleinement conscience. Raison pour laquelle il s'est constitué une enveloppe de 100 Me pour d'éventuelles acquisitions ou prises de participations dans différentes sociétés. Après la croissance soutenue de l'enseigne Sofitel au cours de ces dernières années, les objectifs d'Accor visent toutefois davantage à développer l'hôtellerie milieu de gamme et économique en Europe. Sauf opportunités exceptionnelles, bien entendu ! |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2839 Hebdo 18 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE