du 18 septembre 2003 |
ACTUALITÉ |
La réunion informelle du Conseil de l'Union européenne
à Stresa n'a pas été sans surprise. Les ministres français qui travaillent sur le
dossier (lire L'Hôtellerie n° 2838 du 11 septembre 2003), après avoir rencontré
à titre privé, plusieurs fois, leurs homologues européens, estimaient que les
oppositions à l'inscription de la TVA sur la liste H se limitaient à l'Allemagne et au
Danemark. Au cours des réunions en Italie, ils ont pu constater que les opposants
étaient rejoints par la Suède et l'Autriche... De leur côté, le Royaume-Uni et
l'Irlande restent eux aussi opposés à la résolution, pas par rapport à la TVA sur la
restauration, mais du fait que le projet envisage la suppression du taux zéro de TVA sur
les vêtements et les chaussures d'enfants, taux appliqué dans ces deux pays. Autant dire
que le dossier se durcit.
Il ne faut pas pour autant en déduire qu'il n'aboutira pas du fait de ces nouvelles
oppositions. En effet, il s'agissait de la première discussion des 15 ministres des
Finances sur le projet de directive. La réunion de Stresa n'était donc que la phase de
présentation des arguments de chacun des pays. Il faut attendre maintenant le début des
négociations et la prochaine réunion le 7 octobre à Bruxelles pour voir le dossier
évoluer.
De son côté, le 15 septembre à La Haye, Jacques Borel, président du Club TVA,
rencontrait le ministre de la Taxation des Pays-Bas, Joop Wijn, qui, à l'issue d'un
entretien de près d'une heure, s'est déclaré favorable à voter pour l'extension de
l'annexe H. Jacques Borel n'a pas ménagé ses arguments : "Mon premier argument a
été de lui dire que, dans la mesure où son propre pays pratiquait un taux de TVA
réduit pour la restauration (il est fixé à 6 %), pourquoi refuser de donner cette
possibilité à d'autres pays et notamment la France ? J'ai expliqué au ministre comment
cette baisse de TVA allait entraîner des effets bénéfiques pour le tourisme, et surtout
l'influence du taux de TVA sur les parts de marché du tourisme mondial. Il faut savoir
que pendant ces 20 dernières années, de 1980 à 2000, la part de marché sur le tourisme
mondial des Etats-Unis est passée de 9 à 18 % et celle de la Chine de 0,5 à 3 %, quand,
parallèlement, celle de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni reculait de 7 % à
4,5 %. Je persiste à dire que les prix ont une influence sur ces parts de marché.
Pendant le même temps, d'autres pays européens ont non seulement conservé leur
position, mais l'ont améliorée. Il s'agit des pays qui ont vu leur taux de TVA baisser :
l'Italie est passée de 20 à 10 %, l'Espagne de 15 à 7 %, la Grèce de 18 à 8 %, et
l'Irlande de 23 à 12 %. Ceci au moment où les voyages en avions charters ne coûtent
presque plus rien. Nous devons donc vendre le tourisme européen non seulement auprès des
ressortissants européens, mais aussi auprès des Chinois et des Américains.
Quant aux deux nouveaux opposants à Stresa, la Suède, qui était pourtant prête à
voter pour, et l'Autriche, leur nouvelle position est une réaction aux grands pays qui
n'ont pas mis d'ordre dans leurs budgets alors qu'eux-mêmes ont dû faire des efforts
considérables. On assiste à l'heure actuelle à une révolte des petits pays contre les
grands qui ne respectent pas les règles, c'est-à-dire l'Allemagne et la France qui
risquent d'être rejoints par l'Italie."
P. Carbillet zzz66f
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L'Hôtellerie Restauration n° 2839 Hebdo 18 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE