du 25 septembre 2003 |
RESTAURATION |
Des cadres ou d'anciens cadres du Groupe Flo ayant souscrit à un plan de stock-options en 1998 crient leur colère. Ils attaquent le Crédit Commercial de France pour défaut de conseil financier, et Flo pour abus du lien de subordination.
Si les plans de
stock-options délivrés aux grands patrons ont tendance, ces derniers temps, à faire les
choux gras des journaux économiques, celui consenti par Jean-Paul Bucher, p.-d.g. de Flo
à cette date, à une centaine de ses collaborateurs lors de son introduction en Bourse en
mai 1998, pourrait, lui, faire couler beaucoup 'd'huile' dans le milieu de la
restauration. Et pour cause ! Une dizaine de salariés ou d'anciens salariés du Groupe
Flo ont en effet intenté, début septembre, un procès au Crédit Commercial de France
(CCF) devant le tribunal de grande instance de Paris, tandis qu'ils assignaient
parallèlement le Groupe Flo au conseil des prud'hommes de Nanterre.
D'après les plaignants, les faits sont simples. Avant l'entrée au second marché du
Groupe Flo, (6 mai 1998), Jean-Paul Bucher a proposé à ses plus fidèles cadres
d'acquérir des stock-options "dans des conditions très attractives"
(prix de souscription 136 francs contre un taux d'introduction à 180 francs). Le montage
financier de cette opération est confié au CCF. Au cours d'une réunion d'information
menée à l'attention des bénéficiaires, la direction du Groupe Flo et les
représentants du CCF invitent les cadres présents à souscrire un crédit pour lever
immédiatement les options qui leur sont offertes, et acheter ainsi les actions
correspondantes. "A l'époque, nous n'avions guère le choix de refuser ce qui
nous était proposé. D'autant que les membres du CCF avaient affirmé que l'opération
était sans risque. Les dividendes versés aux actionnaires devant couvrir les intérêts
d'emprunt", confie un demandeur.
Or, depuis 1999, la situation financière de l'entreprise n'a cessé de s'aggraver.
Les dividendes n'ont jamais couvert les intérêts d'emprunt
Les dividendes n'ayant évidemment jamais permis de couvrir les agios facturés par le
CCF. Quant aux actions, elles ont plongé pour atteindre environ 4,80 e aujourd'hui.
Résultat : plusieurs salariés ou anciens salariés se retrouvent désormais confrontés
à d'importantes difficultés financières et se sentent 'floués'.
Dans ces conditions, les demandeurs estiment que le défaut de conseil et d'information a
été manifeste de la part du CCF. S'agissant du Groupe Flo, ils considèrent qu'il y a eu
abus du lien de subordination. Forts de ces éléments, les plaignants réclament la
condamnation de la banque à leur verser des dommages-intérêts en réparation de leurs
préjudices, à savoir une somme équivalente au montant du découvert souscrit lors de
cette opération. Ajoutons à cela une allocation de 10 000 e chacun pour préjudice
moral. Contactée par nos services, la partie adverse n'a pas souhaité s'exprimer en
l'état actuel du dossier. Cette nouvelle affaire remet en fait sur le devant de la scène
le régime même des stock-options, considéré jusqu'à présent comme le meilleur outil
de motivation pour les entreprises en forte croissance.
C. Cosson zzz22t
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L'Hôtellerie Restauration n° 2840 Hebdo 25 septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE