du 23 octobre 2003 |
FORMATION |
Le secrétaire d'Etat livre 50 propositions pour former plus et mieux.
L'apprentissage
doit être un choix positif de la part des jeunes, de leurs familles et des entreprises.
Trop coûteux, trop de soucis... Beaucoup trop de patrons de très petites entreprises hésitent encore à intégrer un apprenti dans leurs équipes. Fort de ce constat, Renaud Dutreil, secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation, compte bien les remotiver, via son programme destiné à moderniser l'apprentissage, présenté jeudi dernier. Les mesures préconisées par le livre blanc, et qui pourraient prendre place dans le texte sur la formation professionnelle que François Fillon, ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité devrait présenter d'ici la fin de l'année, concernent les professionnels dans leur entreprise à trois titres : leur rôle et leur statut de formateur, les contraintes et la législation sur le travail des mineurs et la relation entreprise-jeune-CFA.
Un certificat pour les tuteurs
Véritable serpent de mer, l'évaluation et la reconnaissance des compétences
pédagogiques du tuteur refont surface via la mise en place d'un titrecertifié type
certificat de maître d'apprentissage confirmé. Un critère de qualité qui permettrait,
en échange au patron, de bénéficier d'un crédit d'impôt, autre proposition du livre
blanc, destiné à restaurer l'équili-bre économique du contrat d'apprentissage.
Interprétées diversement et sources de litiges, les autorisations dérogatoires
relatives aux règles du Code du travail applicables aux travailleurs de moins de 18 ans
pourraient obtenir un statut réglementaire et gagner ainsi en visibilité. Le texte de
Renaud Dutreil propose également de revenir à la durée quotidienne maximale de travail
de 8 heures pour les apprentis tout en conservant la limite hebdomadaire de 35 heures.
Enfin, autre suggestion, une base de données publiques répertoriant les salaires
minimaux conventionnels par département simplifierait la vie des employeurs tout comme le
passage devant la médecine du travail au moment de l'embauche permettrait de traiter
l'ensemble des demandes de l'employeur concernant les dérogations à la législation du
travail des mineurs. Afin d'améliorer le fonctionnement du triptyque
entreprise-jeune-CFA, le livre blanc préconise la signature d'une charte des droits et
des obligations de chacune des parties, préalablement à la signature du contrat
d'apprentissage, un nombre de visites obligatoires du CFA en entreprises ainsi que la
participation de celles-ci aux décisions des CFA concernant les rythmes scolaires et les
conseils de perfectionnement. Une garantie en somme contre les ruptures ultérieures de
contrat.
50 propositions
Dans le cas de litiges inévitables, le secrétariat d'Etat propose d'instituer un
médiateur neutre, un jeune retraité par exemple, chargé de mettre en uvre toutes
les solutions possibles afin d'éviter la rupture de contrat. Interface entre
l'entreprise, le jeune et le CFA, il assurerait le suivi du contrat d'apprentissage dans
tous ses aspects. Regroupées autour de 5 axes (image de l'apprentissage, personnalisation
des parcours, revalorisation du statut de l'apprenti, la vie dans l'entreprise et
l'organisation et le financement de l'apprentissage), les 50 propositions "pour se
former plus et mieux" présentées jeudi dernier par Renaud Dutreil, sont
disponibles sur le site internet www.pme.gouv.fr et font l'objet d'une large consultation
jusqu'au 7 novembre. Un calendrier serré qui devrait permettre d'insérer au moins quatre
d'entre elles au projet de loi de François Fillon sur la formation tout au long de la vie
présenté prochainement. L'élargissement de la période de signature d'un contrat
d'apprentissage de mai à décembre, l'assouplissement de la durée journalière du
travail grâce à la modulation des 35 heures, l'octroi d'une dérogation pour les
personnes de plus de 25 ans candidates à un contrat et la mise en place d'une jonction
entre la période de formation et le recrutement via un 'CDI-contrat
d'apprentissage'devraient faire partie du premier wagon de réformes. Selon le
secrétariat d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux
professions libérales et à la consommation, le secteur de la restauration représente
241 000 entreprises, soit 1,132 million d'actifs dont 85 000 postes non pourvus.
L. Anastassion zzz68p
Valoriser la gastronomie française
Mardi 14 octobre, à l'occasion d'un goûter au Palais de la Découverte, Renaud Dutreil, secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation a précisé les grands axes de son programme destiné à valoriser la gastronomie française. Objectif : Utiliser la bouffée d'oxygène procurée par la réduction hypothétique de la TVA à 5,5 % annoncée pour 2004 pour moderniser la filière en insufflant une 'dynamique de qualité' à la profession. Premier élément, le titre de Maître restaurateur sera attribué aux professionnels répondant à des exigences de formation professionnelle, d'expérience et des critères de qualité pour la carte. Au niveau des établissements, la certification Restauration française de qualité (RFQ) devrait apporter une meilleure lisibilité de l'offre : utilisation de produits de qualité, respect des normes d'hygiène et de sécurité... Reste pour ces deux outils, la difficile mise en place de référentiels reconnus par le plus grand nombre de restaurateurs. Enfin, la création d'un Institut des hautes études du goût et de la gastronomie en partenariat avec l'université de Reims (Marne) devrait ouvrir la filière sur la pluridisciplinarité, et consolider la place de la France en tant que référence en matière de gastronomie. Parallèlement, le savoir-faire de la profession - gestes, saveurs, recettes... - serait conservé au sein d'une Bibliothèque universelle du goût et de la gastronomie. zzz |
Article précédent - Article suivant
Vos réactions : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie Restauration n° 2844 Hebdo 23 octobre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE